Patrimoine normand

Le « Jacques-Louise » fièrement amarré dans le port de Cherbourg

Jeudi 31 Janvier 2008
Le « Jacques-Louise » fièrement amarré dans le port de Cherbourg

Le culrond du « Jacques-Louise » est un arrière norvégien. Le mat d’artimon (à l’arrière) servait à l’échappement des gaz du moteur. (Photo Georges Bernage © Patrimoine Normand)


Georges Bernage

Extrait Patrimoine Normand n°55
Par Georges Bernage.

 
Le ramondage du chalut.?On voit sur le pont les casiers amovibles en bois servant au tri du poisson, par espèces capturées. (© Coll. Jacques Louise)
Le ramondage du chalut. On voit sur le pont les casiers amovibles en bois servant au tri du poisson, par espèces capturées. (© Coll. Jacques Louise)

Chalutier en bois, armé en 1959 et désarmé en 1991, le « Jacques-Louise » est maintenant devenu un musée flottant, figure emblématique du grand port normand.

Son histoire nous avait déjà été contée par notre ami Bernard Dequilbec il y a neuf ans (déjà !) dans Patrimoine Normand. Ce Cherbourgeois, qui a assuré le sauvetage de ce précieux élément de notre patrimoine maritime, ne peut renier ses ancêtres scandinaves, son nom vient d’un lieu-dit au sud de Cherbourg, d’origine scandinave — Equilbec (Skiljabek en vieux scandinave) signifie le « ruisseau qui se sépare ». Cet Equilbec rappelle le nom d’un autre petit cours d’eau dont le nom remonte aussi à la période de colonisation des Vikings, le Trottebec qui se jette dans le port de Cherbourg…

Ce Cotentinais a toujours été attiré par ses racines scandinaves. Je l’ai connu dans les années soixante-dix alors que j’étais étudiant. À cette époque, il se rendait chaque été aux Îles Féroé, archipel autonome dépendant de la couronne da­noise, au nord de l’Écosse. Pour s’y rendre, il prenait un bateau assurant la liaison avec le Danemark et cet archipel sauvage où l’on parle encore un idiome resté très proche du vieux scandinave : le féringien. Sa capitale est Torshavn, le « port de Thor » !… Sur le bateau assurant cette traversée, des Féringiens chantaient sans interruption, dans leur langue, en dansant « le long serpent », danse très ancienne remontant probablement à la période des Vikings. Ainsi, on comprend mieux la vocation de Bernard Dequilbec.

Celle-ci remonte à un soir de septembre 1995, alors que Bernard Dequilbec se retrouve devant Jean Fiant, premier patron-armateur du « Jacques-Louise », celui-ci lui confie alors les archives du « Jacques-Louise », ses der...

 

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