Le Hague-Dike. Route Éculleville-Beaumont. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Depuis plus d’un demi-siècle, la question de la présence viking en Normandie aux IXe-Xe siècles fait l’objet de débats animés entre historiens et archéologues. Aux discussions scientifiques se mêle un fond de folklore identitaire, forgé en grande partie par les érudits du XIXe siècle, puis relayé plus ou moins savamment par les philologues et folkloristes du XXe siècle, autour de l’idée maîtresse d’une forte « colonisation » scandinave consécutive à la période des premiers raids.
D’après ses défenseurs, les Vikings auraient ainsi colonisé massivement une province franque à l’abandon, donnant le jour à une nouvelle entité ethnoculturelle, héritière du génie présupposé des peuples nordiques. Ces thèses « normannistes » sont bien entendu fortement nuancées aujourd’hui, à l’aune d’une lecture plus critique et surtout, croisée, des données historiques, linguistiques et archéologiques. Concernant ces dernières, plusieurs sites et vestiges réputés « vikings » ont été réexaminés ces dernières années. Deux d’entre eux en particulier, fouillés par la grand médiéviste Michel de Bouärd dans les années 50, ont plus particulièrement retenu l’attention : le rempart du Hague-Dike, dans la Hague, et la nécropole de Réville, dans le Val-de-Saire, tous deux situés dans le département de la Manche.
Le problème des origines du Hague-Dike
Le Hague-Dike est une ancienne fortification de terre qui barre toute la presqu’île de La Hague en son point le plus resserré, de sorte à lui conférer l’allure d’un très vaste camp retranché. Le rempart subsiste de nos jours dans le paysage bocager sous la forme d’un talus boisé, parfois imposant, relié aux vallées encaissées de la Sabi...
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