L’atelier de la fonderie Cornille-Havard. L’artiste Vincent Olinet (à gauche de la photo) réalise les décors sur la fausse cloche Julie. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La fonderie Cornille-Havard allie tradition et modernité. Les étapes de fabrication et de coulée des cloches sont héritées du savoir-faire des saintiers du XIXe siècle, tandis que la réalisation des profils et l’accordement sont à la pointe de la technologie. L’imposante cheminée du four à réverbère domine le site. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
L’entreprise Cornille-Havard, installée dans la petite bourgade de Villedieu-les-Poêles, reste hors du temps et perpétue le savoir-faire ancestral de la fonderie de cloches. Il ne reste aujourd’hui que deux entreprises spécialisées dans ce domaine en France et une trentaine dans le monde. Le décochage, le 9 février 2024, de la cloche Julie, destinée à l’abbaye de Fontevraud, nous donne l’occasion d’aborder cette industrie sourdine si singulière.
En effet, depuis la création de l’atelier en 1865, la fonderie Cornille-Havard perpétue l’art des saintiers et permet aux clochers de continuer à sonner comme aux premiers temps de la chrétienté. Comme l’explique Paul Bergamo, directeur de la fonderie, « une cloche est à la fois une pièce de fonderie d’art, un instrument de musique et un objet d’art sacré chargé de symboles. » Aujourd’hui, l’entreprise est mondialement reconnue pour son expertise et pour la qualité de ses réalisations.
La fonte de cloches à Villedieu-les-Poêles
Un petit bourg nommé Siennestre, installé le long de la Sienne, est mentionné au XIe siècle à l’emplacement probable de l’actuelle Villedieu. Cependant, c’est au début du XIIe siècle que la ville naît réellement, grâce aux libéralités de Henri Ier Beauclerc. Le duc-roi octroie l’autorisation de construire une commanderie aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La Gesta Normannorum ducum de Guillaume de Jumièges relate que « ces serviteurs du Christ bâtirent un bourg appelé Villedieu ». L’absence de taxe royale favorise la vie économique de la cité, qui accueille rapidement marchands et artisans. Ces derniers se tournent instinctivement vers le travail du cui...
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