Dans l’église Saint-Joseph, au Havre, les 12 768 carrés de couleur de Marguerite Huré créent une symphonie de lumière en perpétuel mouvement. (© Philippe Simon)
Entre 1948 et 1966, les Normands ont élevé quelque 120 églises, chapelles, temples protestants et une synagogue pour remplacer leurs lieux de culte détruits. Quoi que l’on pense de leur style, ces édifices méritent que l’on pousse leur porte et que l’on entre découvrir leurs richesses faites de simplicité et d’invention.
L’église Saint-Joseph, au Havre, et son clocher qui domine la ville du haut de ses 107 mètres ; l’église Saint-Julien, à Caen, et son plan ovale ; l’église Saint-Pierre, à Yvetot, toute ronde ; l’église de l’Assomption Notre-Dame, à Cahagnes, et son plan en trapèze… Voici quatre exemples de cette architecture sacrée de l’après-guerre. Ce sont quatre exemples qui, parmi tous ces édifices, quoi que l’on pense d’eux, possèdent toute une histoire. « Ils ne viennent pas de nulle part », insiste Jean-Jacques Ernault, architecte conseiller du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Manche. Les architectes qui ont dessiné ces églises, les maîtres-verriers, les sculpteurs et les peintres qui les ont décorées se sont inspirés de la foisonnante somme de réflexions et de débats sur l’art sacré qui ont animé l’Église et les artistes chrétiens dès les années 1920.
La grandiose Saint-Joseph, au Havre, est le phare de cette architecture des années 1950. Son architecte, Auguste Perret (1874-1954), l’a conçue tout en béton. Foin du plan traditionnel en croix latine, il opte pour la croix carrée des Grecs. Dans la nef, le sol descend vers l’autel. L’autel, précisément, se trouve au milieu de l’église, juste sous le vide vertigineux du clocher. Les énormes piliers et poutres de béton qui soutiennent l’ensemble sont volon...
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