À La pointe d’Agon, le monument Fernand Lechanteur prend des allures fantastiques à la nuit tombante. (Photo Georges Bernage © Patrimoine Normand)
À la proue du monument, en direction de la pointe et de l’embouchure du havre, se dresse la pierre dédiée à Fernand Lechanteur. Le décor reprend fidèlement celui d’une pierre runique scandinave. (Photo Georges Bernage © Patrimoine Normand) |
Magnifique espace naturel protégé, la pointe d’Agon s’orne d’un curieux monument qui semble là depuis plus de mille ans…
Au sud de la station renommée de Coutainville et à quelques lieues à l’ouest de Coutances et de sa « cathédrale de fierté », la pointe d’Agon est un espace sauvage préservé. Les dunes sont recouvertes de cette herbe dure (l’oyat) qui est appelée ici melgreux, un terme normand qui vient directement du scandinave (on dit encore melgraes en Islande). Tout l’espace naturel de la pointe est demeuré intact, ponctué seulement par quelques éléments rappelant la présence humaine, la route, naturellement, le petit phare situé à la pointe et un étrange monument…
De nombreux touristes se posent la question, voyant cet ensemble de pierres dressées de type mégalithique, qu’ils peuvent croire remontant au néolithique, s’il n’y avait quelques inscriptions modernes. En fait, ce monument a été édifié il y a plus de trente ans, il fut inauguré le 9 mai 1976, en mémoire de Fernand Lechanteur. Louis Beuve, écrivain et poète normand du Cotentin, décédé en 1949, avait rêvé d’un monument funéraire à l’image de ceux que les Scandinaves de la période viking avaient édifié, principalement au Danemark et dans le sud de la Suède : des alignements de pierres en forme de navire, les plus riches sépultures princières étaient des bateaux enfouis. Ces derniers étant particulièrement précieux, les alignements de pierre en étaient des substituts.
Louis Beuve, inspirateur de ce type de monument à édifier en Normandie, était décédé et le temps passa. À son tour, un grand Normand du Cotentin, Fernand Lechanteur, auteur, fondateur de l'association Parlers et traditions populaires de Normandie (PTPN) et éveilleur du renouveau des parlers normands du Cotentin, décéda en 1971. L’abbé Marcel Lelégard, célèbre pour les restaurations qu’il effectua du château de Pirou et de l’abbaye de Lucerne, mais aussi défenseur ardent de la Normandie, eut l’idée, avec quelques-uns de ses amis, d’édifier un monument à la mé...
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