Vue générale de Gatteville, prise du haut du phare, les maisons se pressent autour de l’église et de ses deux clochers. (Photo François de Lannoy © Patrimoine Normand)
L’église paroissiale de Gatteville avec ses deux clochers. Au premier plan, le clocher avec son toit en bâtière caractéristique du Cotentin, seul vestige de l’église romane primitive. Au second plan le clocher bâti au XVIIIe siècle a nettement moins de caractère. Le cimetière, désaffecté, comprend quelques vieilles pierres tombales du XIXe siècle ainsi qu’une croix hosannière en granit. (Photo François de Lannoy © Patrimoine Normand) |
Dans un article paru en 1983 dans le numéro 26 de Vikland, Guillaume et Adélaïde Sorel s’inquiétaient des projets d’implantation d’un second site nucléaire sur le territoire de la commune de Gatteville. Fort heureusement, ce projet n’a pas abouti et le village de Gatteville est resté intact dans son écrin de verdure et de granit. Après Réville, c’est donc ce village très pittoresque et d’une grande richesse patrimoniale, que nous visiterons.
Assise sur un fond de granit, la commune de Gatteville couvre une superficie de quelque 900 hectares. En dépit des affleurements rocheux, c’est un riche terroir qui annonce celui de la plaine maraîchère du sud de Barfleur. Comme souvent dans le Cotentin, Gatteville est quadrillée par un réseau dense de routes et chemins qui desservent une série de hameaux répartis sur tout le territoire : la Houguette et la Hougue qui sont en réalité des prolongements du bourg, Rauville, Imbranville, Denneville, Néhou, Quénanville et Pont-le-Hot. L’éthymologie de ces différents toponymes témoigne d’une forte implantation scandinave. Gatteville tout d’abord signifie la « ville » de Kati, nom d’homme en vieux danois ou en vieux suédois et que l’on retrouve dans Gattemare, lieu-dit voisin (cf. plus bas), Rauville (ou Roville) vient aussi d’un nom d’homme scandinave, « Hrolfr » ou en franc « Rodulf », « Radulf », Denneville vient probablement du roman « la ferme du Danois ». Imbranville a aussi comme origine le nom d’un homme mais cette fois-ci d’origine germanique (« Imbrand »), Néhou est formé d’un nom d’homme celtique (irlandais, breton) porté par un scandinave et de la terminaison « hou » signifiant hauteur en vieux saxon, Quénanville dériverait peut-être de « Cennan » ou « Kennan », connaître en anglo-saxon ou en germanique ancien, Pont-le-Hot évoque une nouvelle fois une « hauteur » ou un « escarpement » en vieil anglo-saxon.
Ces différents hameaux témoignent en tout cas d’une démographie dynamique. Sous l’Ancien Régime, Gatteville est un village très peuplé. En 1722 et 1765, la paroisse compte 210 feux soit 1 050 habitants si l’on applique un coefficient minimum de 5 individus par feu. En 1795, la population s’élève à 1 281 habitants. Elle atteint son point cul...
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