Portrait de Barbey d'Aurevilly ; Ruines de l’église romane Saint-Germain, juchée sur les falaises de Carteret, à proximité de la grotte qui a donné prétexte à sa légende. (Photos Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand)
Jules Barbey d'Aurevilly a laissé son nom à la voie qui longe la côte à Carteret, là où il venait passer ses vacances. (Photo Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand) |
L’année prochaine sera celle du bicentenaire de naissance de Jules-Amédée Barbey d’Aurevilly. Nous n’avons guère l’habitude d’attendre les dates « rondes » pour célébrer les talents, et le « Connétable des Lettres » nous a déjà maintes fois accordé l’honneur de figurer en bonne place dans les colonnes de Patrimoine Normand. Il n’en est pas moins vrai que l’écrivain du Cotentin, venu au monde le 2 novembre 1808 à Saint-Sauveur le Vicomte (le jour des morts, ainsi qu’ironiquement il aimait à le rappeler !), fera l’objet dans les mois à venir de nombreux hommages : adaptation d’Une vieille maîtresse au cinéma ; conférences, livres et articles. Celui qui suit place l’auteur de ce roman et d’Une histoire sans nom dans les lieux qui les ont inspirés : du côté de Barneville-Carteret.
Toute la carrière littéraire du « Grand romancier du second tiers du XIXe siècle » (pour citer son ami Léon Daudet) est marquée par les différentes étapes de sa vie personnelle. Sans doute est-ce le cas de tous les écrivains dignes de ce nom, mais chez lui ce trait est particulièrement accusé. Les deux œuvres précitées le ramènent en ce Cotentin qu’il aime tant, par un parcours initiatique qui mêle étroitement ses voyages, ses aventures amoureuses et son itinéraire mystique. Elles sont si intimement liées dans leur genèse par la géographie et la chronologie qu’on s’attendait à les voir écrites et publiées quasi simultanément. Pourtant, pas moins de trente ans les séparent !
Une longue maturation
L’argument d’Une vieille maîtresse vient à l’esprit de Barbey dès 1838. Sous le titre Ryno, il envisage de raconter l’histoire d’un homme dont la vie conjugale est ruinée par le retour d’une ancienne relation amoureuse. Ryno est du reste le pseudonyme sous lequel il pensait écrire, ainsi qu’en fait foi en 1837 une confidence dans son premier Memorandum ; on peut ainsi constater que déjà l’auteur s’implique totalement dans ses situations romanesques et n’hésite pas à se lancer dans des projections littéraires de lui-même. Sans doute se nourrit-il alors de certains souvenirs personnels, mais ils sont dé...
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