L’église de Saint-Martin de Réville, côté sud. La nef (XIIe siècle) a été agrandie d’une travée au XVIIIe siècle. À droite, la chapelle Saint Jacques date du XVe siècle mais ses deux grandes baies de style gothique flamboyant ont été refaites en 1857. Juste à côté, la chapelle, du Sacré Choeur est un édifice néo-roman en granit édifié après la Première Guerre mondiale par l’abbé Lebourgeois. (Photo François de Lannoy © Patrimoine Normand)
Ce champ de poireaux illustre les mutations de l’agriculture à Réville à partir des années cinquante du XXe siècle. À l’élevage a succédé le maraîchage ce qui a entraîné une profonde modification du paysage. Les herbages et les haies ont pratiquement disparu pour laisser place à de grands champs ouverts où l’on cultive désormais de manière intense les carottes, les choux, les poireaux et le persil. (Photo François de Lannoy © Patrimoine Normand) |
« Pays de richesse paysanne et de souvenirs historiques », comme l’écrit Claude Pithois, le Val de Saire séduit le visiteur par ses contrastes. Aux paysages pittoresques et parfois un peu mystérieux de l’intérieur des terres, s’oppose l’opulence de la plaine côtière, débordante d’activité, avec sa côte découpée aux multiples criques de sable fin et ses villages de granit qui semblent défier le temps. C’est dans l’un de ces villages, Réville, que nous commencerons ces promenades en Val de Saire, à la découverte de l’histoire et du patrimoine d’une des plus belles contrées du Cotentin.
Réville à travers les âges
La situation stratégique de Réville, à l’embouchure de la Saire, ainsi que la richesse de son terroir expliquent l’ancienneté de son occupation. Des fouilles exécutées par Frédéric Scuvée à la pointe de la Loge en 1962 ont révélé l’existence d’une nécropole remontant aux V-VIe siècles et regroupant 154 sépultures dont certaines dotées de mobilier funéraire.
Occupé par les Vikings, le territoire de Réville n’est pas compris dans ceux concédés à Rollon par Charles le Simple à la suite du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911. Ce n’est qu’un peu plus tard, en 933, à la suite de l’annexion du pays entre Dives et Vire qu’il est incorporé dans le duché de Normandie.
Au XIe siècle, Réville fait partie des terres et bénéfices octroyés à l’abbaye de Troarn (diocèse de Lisieux) par son fondateur, Roger de Montgomery. C’est cette abbaye qui fonde la paroisse sous l’appellation de prieuré-cure de Saint Martin. En 1125, le roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc, créé une commanderie de Templiers à la Crasvillerie. Réville compte aussi un prieuré, bénédictin dépendant de l’abbaye de Fontaine-Daniel (diocèse du Mans). Ce prieuré qui subsista jusqu’au début du XVIIe siècle comprenait deux ou trois religieux. Un aveu de la fin du XIIIe siècle nous apprend qu’il était composé d’un manoir, d’une chapelle dédiée à Saint Blaise et d’un domaine clos de murs. Il ne reste plus rien de ces constructions sans doute vendues et rasées à la Ré...
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