Château de Chiffrevast. Un large escalier encadré de balustrades sculptées mène à la façade principale du château reconstruit entre 1610 et 1618 pour Henri d’Anneville, sire de Chiffrevast. Le style est de transition, marqué par les tendances architecturales qui se sont développées sous le règne d’Henri IV et qui vont s’épanouir sous celui de son fils Louis XIII. Les grandes façades de pierre de taille sont symétriques et rythmées par des plates bandes marquant chaque niveau et se terminant sous la toiture par une corniche posée sur des rangs de modillons ou « dents de loup », si caractéristiques des édifices des règnes d’Henri IV et de Louis XIII. La façade est flanquée de pavillons carrés et les hautes cheminées présentent aussi à leurs sommets ces rangs de modillons. Elle est percée de portes et de fenêtres élancées se terminant par des frontons triangulaires accentuant cette impression de verticalité. De légers pilastres encastrent ces fenêtres et constituent des « travées lumineuses » du sol à la corniche qui structurent la façade, de manière harmonieuse et rigoureuse — harmonie et rigueur, qui caractérisent aussi le mobilier de cette époque malheureusement absent des collections du château. (Photo Erik Groult © Patrimoine Normand)
Château de Chiffrevast. Le grand pont à quatre arches permettait d’accéder facilement au parc lors des réceptions. On remarquera les jolies lucarnes simples ou géminées, qui sont au nombre de dix-huit tout au long de la toiture. (Photo Erik Groult © Patrimoine Normand) |
Nous avions présenté le château de Chiffrevast dans notre n° 39, en septembre 2001. Mais, depuis, Chiffrevast et son mobilier sont à vendre, une occasion exceptionnelle de vous présenter le mobilier ayant décoré ce château pendant un siècle et demi, une belle histoire et un patrimoine éparpillé…
Dans le Valognais, sur la paroisse de Tamerville, un certain « Chiffre », forme romanisée du nom scandinave Sigfröd, défriche une clairière (vast) pour y établir son domaine : ce sera Chiffrevast1. Un château est édifié peu après, probablement au XIe siècle. Cette forteresse sera détruite en 1353 par Geoffroy d’Harcourt ; il n’en reste plus de trace. L’actuel château a dû être construit à son emplacement, vers 1610-1618.
C’est un édifice rebâti en 1610 pour Henri d’Anneville, dont les armoiries sont sculptées sur la façade. La chapelle porte la date de 1618. C’est un bâtiment qu’il faudrait qualifier de « style Henri IV » ou « prototype » du style Louis XIII. C’est un grand édifice ayant la forme d’un H allongé : un grand bâtiment rectangulaire flanqué aux angles de pavillons carrés, symétrique. Les hautes fenêtres à meneaux de bois sont surmontées de frontons triangulaires. Très typiques de ce que sera le style Louis XIII est la frise de corbeaux, « dents de loup » ou modillons à la base de la corniche sous la toiture. Cette dernière est embellie par de belles lucarnes sculptées ; il y en a dix-huit, six simples et huit géminées. De hautes cheminées, décorées aussi de modillons à leur sommet, surmontent l’ensemble. Le château est entouré d’un fossé, vestige peut être de l’ancien château fort. À l’entrée, les communs, construits à la même épo...
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