Le pont de Normandie, symbole d'une Normandie réunit. (© VINCI)
Blason de la Normandie. (Jacques Rivière le Maistre © Patrimoine Normand) |
En 1960, deux régions de programme avaient été instituées : la Haute et la Basse-Normandie. La loi du 5 juillet 1972 portait création de deux établissements publics régionaux venant entériner ce découpage. Ainsi, depuis une trentaine d’années, on parle d’une réunification de la Normandie.
Ce sujet est de plus en plus à l’ordre du jour. Les divers élus évoquent de plus en plus fortement le principe d’une réunification des deux petites régions. Un dossier publié par les deux CESR fait le point sur la question. La réunification de la Normandie se profile à l’horizon. Nous vous proposons une synthèse de ce dossier pour y voir plus clair.
La coopération a été particulièrement concluante dans plusieurs domaines, en particulier la recherche et le tourisme. Celle-ci permettait une liberté de choix dans les opérations communes, une montée en puissance progressive et la faculté d’adopter des formes diverses pour une efficacité maximale. La fusion exige une réflexion car elle a un caractère quasi définitif. C’est un changement radical exigeant une capitale régionale, un seul Conseil Régional, une seule Préfecture de région et une solution polycentrique n’est pas évidente. Par contre, malgré ces difficultés, la plupart des bas et des hauts normands se considèrent simplement normands et la notoriété de l’appellation « Normandie » est indéniable, la réunification simplifierait les stratégies pour la communication externe, face à l’actuelle confusion où d’ailleurs, en anglais, « Lower Normandy » a une connotation dévalorisante. La Normandie ne tire pas tout le parti souhaitable de sa célèbre dénomination. Par rapport aux autres régions, la Haute (13e rang national) et la Basse-Normandie (15e rang national) passeraient ensemble au 5e rang. Cependant, les plans de la DATAR envisagent un redécoupage de la France en 7 à 10 grandes régions, les gains vis-à-vis des classements interrégionaux seraient alors en partie perdus, sauf si l’on retient une fusion plus large devenant Normandie-Maine…1
La réunification (appelée « fusion ») permettrait une vision simplifiée des institutions (et donc des économies), un sentiment de fierté légitime pouvant habiter une « population normande sensible à la reconstitution d’un ensemble territorial ravivant le souvenir d’un lointain et glorieux passé ». Le rapport fait alors un rappel historique. La Seconde Lyonnaise présente déjà les contours de la future Normandie fondée en 911 ; elle sera un quasi état trois siècles durant. Elle correspond aussi à la province ecclésiastique de Rouen dont l’archevêché de Rouen exerce une primature sur six autres évêchés (Évreux, Lisieux, Bayeux, Sées, Coutances, Avranches), dès le VIIe siècle. La « Duché » est réunie au domaine royal français en 1204 et la Normandie restera un duché jusqu’en 1469. Ses prérogatives seront alors régulièrement rognées et elle sera découpée en deux généralités, celles de Rouen et de Caen puis celle d’Alençon en 1638.
Les Normands défendront leur particularisme de manière continue en résistant au pouvoir central, en se réclamant de la coutume et de la charte aux Normands, concédée par le roi Louis X le Hutin en 1315, et en s’appuyant sur une institution chargée de la faire respecter : le Parlement de Normandie, qui est un organe administratif et juridictionnel. Mais cette résistance ne peut contrer le démantèlement progressif : la Basse-Normandie apparaît dès le XIVe siècle, la Révolution supprime les provinces et découpe la Normandie en cinq départements (correspondant toutefois ensemble au territoire originel). Le renouveau régionaliste commence au début du XIXe siècle avec Arcisse de Caumont. Et, en 1956, sans concertation des populations, 21 régions sont instituées et, par un décret en date du 2 juin 1960, la Normandie est découpée en deux régions, la Haute et la Basse. Elles sont confirmées par la loi du 5 juillet 1972 portant création des établissements publics régionaux venant entériner ce découpage. Ainsi, la Haute et la Basse Normandie se voient progressivement divisées au cours des deux der...
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