Le Manoir d’Argences, à Saussey (Manche). (© Olinda Longuet)
Le ministre de la Culture et de la Communication a répondu à la lettre indignée qu’une de nos lectrices lui avait fait parvenir à la suite de notre article dans le numéro précédent de Patrimoine Normand. Nous publions quelques extraits de ce courrier très officiel, lamentablement édifiant : « J’ai attiré l’attention de Monsieur le Préfet de la Manche (…) sur la nécessité de préserver l’environnement tant du manoir d’Argences dont le pigeonnier est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, que de ses jardins. »
Pas mal ? Oui, mais : « [Il] m’a (…) informé que le conseil général de la Manche s’était engagé (…) à prendre en charge la confection d’un talus et de plantations destinés à atténuer les éventuels impacts visuels et sonores perçus depuis le manoir…. Monsieur le Préfet a décidé la mise en place d’un groupe de suivi auquel participera l’architecte des bâtiments de France, chargé de vérifier tout au long du chantier que les engagements du conseil général seront bien suivis d’effet. »
Ouf, nous voici rassurés ! C’est bien connu, quand on veut classer un dossier, on crée une commission. Avec Renaud Donnedieu de Vabres comme fossoyeur, nul doute que celui des jardins d’Argences aura droit à un enterrement de première classe ! Quant à la présence de l’architecte des bâtiments de France, on a vu au château de Falaise ce que valent les représentants ministériels en matière de patrimoine historique.
Ainsi (mais on s’y attendait) le ministre soutient son préfet et à travers lui, la position intenable du conseil général de la Manche, sous les effets conjugués de considérations bassement électoralistes et de lobbies locaux touchant aux terres agricoles. Oui, c’est de la politique au sens le plus trivial du mot, et cela ne gran...
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