Histoires insolites en Normandie. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRES NORMANDES.
Journal de bord ma Normandie Bleue - n°89.
Comment se faire enterrer dans l’eau-de-vie ou comment faire fortune dans l’eau oxygénée ? Comment faire sa communion solennelle en se moquant du curé du village ou comment se faire rouler dans la farine par sa soubrette ? Comment creuser un tunnel sous la Tamise ou comment mourir en combat aérien à la fin de cette Première Guerre mondiale qui, du 15 au 17 septembre de 1914, a connu un étonnant épisode normand ? Comment gagner à « Quitte ou double » en compagnie de l’abbé Pierre ? Autant d’histoires insolites racontées dans le Journal de bord de la Normandie Bleue…
L’eau-de-vie ou l’eau de la morte ?
En 1915, à Camembert, le père Dornois est inconsolable. Pourquoi ? Parce que son épouse vient de le quitter après cinquante belles années de vie commune. La maladie l’a emportée en quelques semaines, la pauvre. Elle qui était une si bonne travailleuse, qui veillait si bien sur la ferme et pour qui le bonheur tout simple était de boire le café avec son mari. Ah, il fallait la voir ! Elle s’en versait une pleine tasse, elle la sucrait, la remuait longtemps et en buvait une lampée en… faisant la grimace. Alors, comme elle avait gagné un peu de place, elle se versait une petite rasade de vieille eau-de-vie, elle remuait de nouveau, mais plus longuement, vidait la moitié de sa tasse et la remplissait une nouvelle fois avec un vieux calvados fait maison. Elle rebuvait la moitié, faisait claquer sa langue, remplissait d’eau-de-vie pour la troisième fois et disait :
- Ça c’meinche à être beuvable !
Pauvre Madame Dornois ! Oui, mais voilà, maintenant elle ne boira plus jamais de ce bon calvados, ce breuvage qui est à la pomme ce que le cognac est au rai...
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