Patrimoine normand

Un nouveau dinosaure normand – Le « dragon des Calètes »

Jeudi 19 Décembre 2024
Un nouveau dinosaure normand – Le « dragon des Calètes »

Reconstitution de Caletodraco cottardi, le dinosaure découvert dans les falaises de craie de Saint-Jouin-Bruneval. (© Ingrid Buffetaut)


Eric Buffetaut

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Eric Buffetaut.
 
Les ossements de Caletodraco cottardi, trouvés par Nicolas Cottard dans deux blocs de craie séparés. Le grand os allongé est une partie de l’os iliaque, un élément du bassin. Au-dessus, on distingue le sommet des vertèbres sacrées. La première vertèbre de la queue est visible à droite. Longueur totale de l’ensemble : environ 70 cm. (© Eric Buffetaut)
Les ossements de Caletodraco cottardi, trouvés par Nicolas Cottard dans deux blocs de craie séparés. Le grand os allongé est une partie de l’os iliaque, un élément du bassin. Au-dessus, on distingue le sommet des vertèbres sacrées. La première vertèbre de la queue est visible à droite. Longueur totale de l’ensemble : environ 70 cm. (© Eric Buffetaut)

Un trésor paléontologique exceptionnel a été découvert sur la côte d’Albâtre : les ossements d’un dinosaure carnivore, Caletodraco cottardi, le « dragon des Calètes. » Mis au jour par le chercheur amateur Nicolas Cottard, ce spécimen est le premier représentant européen d’un groupe connu jusqu’ici en Amérique du Sud. Cette découverte révèle la diversité insoupçonnée de la faune du Crétacé supérieur et souligne l’importance cruciale des amateurs dans la préservation de notre patrimoine scientifique, en particulier face aux risques d’érosion qui menacent les falaises normandes.

Les hautes falaises de la côte du pays de Caux à Saint-Jouin- Bruneval, au sud-ouest du cap d’Antifer, n’ont pas seulement été une source d’inspiration pour certains peintres, comme le postimpressionniste Gustave Loiseau. Elles sont aussi un site géologique et paléontologique de première importance. La craie qui les compose s’est déposée au début du Crétacé supérieur, durant l’étage Cénomanien qui a débuté il y a environ 100 millions d’années. Pendant quelque six millions d’années, au fond d’une mer profonde de quelques centaines de mètres, se sont accumulées lentement les coquilles calcaires d’organismes microscopiques qui ont donné naissance à ces couches crayeuses blanchâtres entrecoupées de bancs de silex noirs formant les falaises. Les chercheurs Bernard Hoyez, Jérôme Girard et Nicolas Cottard ont pu étudier en détail les épisodes successifs de cette histoire géologique en « lisant » la succession des couches visibles à Saint-Jouin-Bruneval. Outre les roches elles-mêmes, les fossiles qu’elles contiennent sont aussi des jalons de cette histoire. Il s’agit pour l’essentiel de restes d’animaux marins, qui vivaient dans la mer dans laquelle se déposait la craie ou sur son fond : ammonites, oursins, étoiles de mer, crabes, requins… Dans ces sédiments marins, les fossiles d’animaux terrestres sont ra...

 

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