Le colombier du château de Crèvecœur s’inscrit dans un autre registre de construction. De section carrée, la bâtisse est constituée de poteaux corniers reposant sur l’angle des sablières. A noter l’étage intermédiaire qui est recouvert de tuiles et de murs de briques sans ouverture. (Photo Xavier Hourblin © Patrimoine Normand.)
Dans notre introduction sur les règles juridiques propres au paysage normand, nous avions évoqué en quelques lignes le droit de colombier. Nous vous proposons de vous montrer la richesse de la Normandie en ce domaine.
Intérieur du colombier du manoir d'Argouges, dans le Bessin. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Rappel juridique
La coutume de Normandie précise très strictement les règles de droit portant sur le droit de colombier. C’est tout d’abord un droit seigneurial exclusif ce qui signifie qu’il est uniquement réservé au seigneur et qu’il est rattaché à la terre qu’il possède. Le seigneur était sur ce point dans une situation de monopole que la coutume classe dans les banalités. Le droit de colombier est donc le privilège de construire un site, d’élever et de reproduire des pigeons sur ses terres. Les colombiers ne se rencontrent qu’à proximité des demeures seigneuriales. La coutume et la jurisprudence, appliquées par le parlement de Normandie, firent du colombier un droit exclusif rattaché à un privilège féodal. Celui-ci était attaché aux seuls plein-fiefs de Haubert. Chaque fief ne pouvait posséder qu’un seul colombier et le seigneur ne pouvait céder sa propriété qu’à condition d’en perdre lui-même la jouissance. L’origine du droit de colombier remonte sans doute au Moyen Âge, car il est relaté avant la rédaction du Très Ancien Coutumier de Norman...
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