Buste de Jules Barbey d'Aurevilly. Maison natale de Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand.)
Saint-Sauveur a deux forteresses, dont l’une s’appelle Barbey. La morgue de celui qu’on surnomme « le Connétable des Lettres » est à l’image du donjon qui domine la cité cotentinaise : hautain, arrogant, sûr de lui, et par-dessus tout, fier de ses origines normandes, nordiques, norroises. Né les pieds dans sa terre, Jules Barbey d’Aurevilly a les qualités de sa terre.
Tel est le plus grand écrivain du Cotentin, l’un des plus grands de Normandie — avec Flaubert et Maupassant qu’il détestait, avec La Varende qui s’en fera le continuateur spirituel, au point de s’imprégner de son style — et même l’un des plus grands écrivains de France. Hélas, nul n’étant prophète en son pays, Barbey est mieux connu Outre-Manche que de ce côté-ci du chenal. Et pourtant. Fortement inspiré par l’histoire comme par la nostalgie d’un passé mythique, il ouvrira la voie à un autre auteur qui, lui aussi, bâtira son œuvre sur le témoignage, la mémoire, le temps passé : Marcel Proust.
Saint-Sauveur, donc, eut la guerre de cent ans, les Néhou, Geoffroy d’Harcourt, l’occupation anglaise (à deux reprises), plutôt anglo-normande, et... Jules Barbey, homme de contrastes. Tourné par goût et sens politi...
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