Le Charles-Marie. À l’intérieur, les volumes commencent à apparaître : les gabarits des cloisons sont découpés puis installés pendant qu’aucune structure au sol n’est posée. La pose du pont permet aussi de bien percevoir la courbure des membrures de la carène. Au premier plan, les dernières parties du bloc moteur sont dégagées. (Photo Isabelle Audinet © Patrimoine Normand.)
Un pont tout neuf
Au premier abord, la progression n’est pas flagrante. Certes, les curieuses pinoches ne dépassent plus de la coque, laissant cette dernière parfaitement lisse et étanche. Puis, à y regarder de plus prêt, un détail nous frappe : on aperçoit un pont, oui, le Charles-Marie n’est plus une coque vide. Il est en effet doté d’un pont en iroko, tout neuf, dont chaque « poutre » fut savamment découpée, biseautée, ajustée par Pascal (et non Pierrot, une erreur s’étant glissée dans le précédent article). L’iroko, bois importé d’Afrique, possède les qualités requises pour un pont de navire : il ne « travaille » pas beaucoup au séchage ou sous l’humidité, il est quasiment imputrescible ce qui est un fort avantage pour supporter le soleil, le vent, la pluie et les embruns. Le chêne, dont est faite la coque, plus solide, moins cassant, ne pouvait en revanche être utilisé, car il réagit trop à la différence d’humidité. Et comme la coque est en permanence dans l’eau, le bois ne peut pourrir, d’autant que l’entretien régulier l’en empêche. Chaque bordage du pont est épais d’environ 5 cm et large d’une dizaine. Les bords supérieurs sont biseautés pour laisser l’espace nécessaire à la pose de l’étoupe et du silicone, étanchant le pont : les bannettes des cabines ne seront pas humides ! Des bouchons en iroko seront aussi collés dans les trous de fixa...
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