Les corsaires, 1806, huile sur toile de Maurice Orange. (Collection Musée du Vieux Granville)
Georges Fleury nous présente Pleville Le Pelley, l'homme qui perdit plusieurs fois « la même jambe » lors de ses combats navals.
Au XVIIe siècle, la guerre quasi-permanente contre l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande, impose aux pêcheurs granvillais d’armer leurs bateaux de canons. C’est donc le plus naturellement du monde que certains armateurs et capitaines se tournent vers la course. Durant la guerre contre l’Espagne (1635-1660), ces corsaires, armant des bateaux de Brest et de Saint-Malo, mais jamais de Granville, connaissent tant de succès que l’excédent de leurs parts prélevées sur le butin qu’ils remettent à Louis XIV leur permet de donner plus de lustre à l’église Notre-Dame du Cap-Lihou. Ils prospèrent encore durant la guerre contre la Hollande et l’Angleterre qui s’achève en 1678 par la paix de Nimègue. Ils ne restent pas pour autant inactifs et participent à la guerre de succession d’Espagne.
Une flotte corsaire commandée par Beaubriand Lévêque, capitaine du Fortuné, réussit en 1695 un coup d’éclat en capturant un convoi de bateaux anglais rentrant des Indes. Cette prise dépasse de loin la valeur de tous les dommages infligés par les Anglais sur les côtes françaises !
Durant le XVIIIe siècle, les fortunes amassées par les corsaires granvillais ne servent pas qu’à enrichir l’église Notre-Dame de Cap-Lihou. L’hôpital reçoit une belle part du produit de leurs prises et les corsaires rachètent aux Algériens des marins normands réduits à l’esclavage.
En 1712, les corsaires granvillais obtiennent du Roi la permission de poursuivre sous pavillon espagnol la guerre de course contre les Italiens en Méditerranée.
Ces marins de Granville sont désormais aussi célèbres que ceux de Saint-Malo et Louis XIV accorde à Beaubriand Lévêque la même considération qu’à René du Guay-Trouin. A un degré moindre, mais à qui revient pourtant une belle part des succès normands, Nicolas Dry de La Turbotiée et André La Souctière Lévêque connaissent aussi la re...
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Dossier « Granville » (16 pages) :
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