La Normandie pittoresque. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRE DE LA NORMANDIE.
Du village à la ferme ou de l’épicerie à l’église communale, de Clécy à Saint-Germain-des-Vaux ou de Courseulles à Parfouru-sur-Odon, le Journal de bord de ma Normandie bleue vous invite à explorer quelques scènes pittoresques de la vie quotidienne d’hier ou d’avant-hier…
LE COCHON DU CURÉ
À la tête de l’église du village, l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, dans le joli petit village de Meulles, planté entre Vimoutiers et Orbec, il existait autrefois un curé parfaitement stupéfiant. Un curé qui, tous les dimanches, du haut de sa chaire, n’hésitait pas à faire vertement la morale à ses paroissiens et à ses paroissiennes. Il ne craignait pas, même, de les interpeller individuellement et il avait son franc-parler, le brave homme : « J’ai un conseil à te donner, Arsène, lançait-il par exemple. Oui, mon garçon ! Fais bien attention ! Si tu vas cueillir la noisette avec la Lison, prends garde que la coudrette relève sa chemisette, vous pourriez revenir à trois ! Et toi, l’Euphémie, il ne te suffit pas d’avoir un fiancé ? Est-ce qu’il le sait, ton Roger, est-ce qu’il connaît la vie que tu mènes quand tu vas vendre ton fromage à Vimoutiers ? Et toi, l’Arthur, quand vas-tu te décider à verser ton denier à l’Église ? Si j’ai bien compté, ça va faire trois ans que tu t’es mis un oursin dans la poche ! »
Le jour de la fête du village, il n’avait pas hésité à arpenter la nef en lançant d’une voix de stentor : « Mes frères, je me réjouis que ce soit la fête communale, mais je vous incite tous à la prudence ! Car après la fête, y’a le bal ! Pour le bal, je dis encore trop rien. Mais après le bal, c’est la reconduite, et au bout du fossé, c’est la cul...
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