Cécile Sorel à Hennequeville. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRE DE LA NORMANDIE.
Hennequeville, septembre de 1966.
- L’ai je-bien descendu ?
En longeant la Côte Fleurie, entre Villerville et Trouville, j’ai eu une pensée émue pour cette comédienne qui, un soir de 1933, au pied de l’escalier Dorian du Casino de Paris, a lancé cette phrase devenue mythique, cette comédienne qui est venue mourir trente-trois ans plus tard au château de Hennequeville. Au moment de rendre l’âme, le samedi 3 septembre de 1966, à la suite d’une fracture du fémur et dans la propriété normande que lui avait louée son ami le baron Jean Barclay Dupuy de Latour, elle aurait soupiré :
- Je remercie Dieu de m’avoir permis d’ensoleiller mon époque et de m’avoir donné une vie si magnifique.
Et elle aurait pu ajouter « et si longue ! » puisqu'elle était quand même née en 1873, cette femme de quatre-vingt-treize ans qui s'appelait Céline Émilie Seurre pour l'état civil, mais que le monde du spectacle connaissait sous le nom de Cécile Sorel. Mais quelle étonnante carrière que celle de Cécile qui était devenue sociétaire de la comédie française en 1903 et qui avait brillamment interprété tous les plus grands rôles ! Elle était comtesse de Ségur, aussi, par son mariage avec le neveu de l'auteur des Malheurs de Sophie et des Petites filles modèles. Un mariage sans passion - mais sans divorce ! - qui lui permit d'avoir quelques belles liaisons. Avec des politiques tels que Maurice Barrès ou Clémenceau, par exemple, mais aussi avec l'historien d'art Gustave Larroumet ou avec l'acteur Maurice Escande. C'était une femme de caractère, Cécile Sorel. Pendant la Première Guerre mondiale, par exemple, quand, voulant faire le joli cœur, un officier allemand lui offre une rose en lui di...
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