Cherbourg, défilé du 14 juillet, carte postale, début XXe siècle. (Collection particulière)
Placard annonçant la mobilisation générale pour le 2 août 1914. (© Archives nationales, AE/II/3598) |
Le samedi 1er août 1914, les murs des communes de la Manche se couvraient d’affiches annonçant la mobilisation générale pour le lendemain 2 août. La mesure concluait un mois de crise internationale après l’assassinat à Sarajevo, le 28 juin 1914, de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse, par Gavrilo Princip, un militant nationaliste serbe de Bosnie. Cette première semaine du mois d’août 1914 est déterminante dans la formation des opinions et constitue un formidable observatoire de la complexité des sentiments des hommes appelés sous les drapeaux.
Une mobilisation entre patriotisme et inquiétude
L’annonce de la mobilisation ne surprend pas la population de la Manche. En effet, les années qui précèdent le conflit ont fait prendre conscience des tensions avec l’Allemagne. En mars 1913, à Avranches, lors des opérations de la révision, des officiels prononcent des discours portant sur « la crise dangereuse » que traverse l’Europe et en appellent à « se tenir sur la défensive, afin d’être prêts, le jour de la bataille, à affronter la lutte à chances égales » (Le Nouvelliste, 1er septembre 1913). Le sénateur Adrien Gaudin de Villaine qualifie de « veillée des armes » la situation internationale (L’Opinion de la Manche, 5 juillet 1913). Durant l’été 1914, la presse locale couvre largement les événements internationaux. Le 1er août 1914, le journal L’Avranchin s’interroge : « Sommes-nous à la veille d’une guerre européenne ? » Le Granvillais publie une série d’articles : « En cas de mobilisation », ou « L’Allemagne va-t-elle mobiliser ? » Quant au Glaneur de la Manche, il prévient que « La paix de l’Europe est menacée ».
À Granville, le 22 juillet, au 2e régiment d’infanterie, Maxime Bourrée, un conscrit qui effectue son service, constate qu’une « agitation fiévreuse » règne « dans tous les coins de la caserne », mais il remarque que « les soldats conservent […] leur gaieté gau...
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