La cavalerie normande sait manœuvrer. Elle sait charger en groupe compact sous l’injonction d’un chef et derrière une bannière. Elle est regroupée en unité de vingt à trente cavaliers : le conroi. Nous voyons l’un d’eux à Hastings à l’aube du 14 octobre 2006, reconstitué et regroupant justement vingt cavaliers et une bannière. C’est une forte discipline et un entraînement intensif qui permit ses victoires à la cavalerie normande, en Italie et en Angleterre. (© Histoire Vivante/F. Coune)
Reconstitution d’une charge de cavalerie au XIe siècle, Hastings 2006. Les cavaliers normands écrasent les lignes adverses sous la violence du choc, grâce à la lance. Mais le harnachement du cheval est aussi essentiel dans le succès. Ce sont les mors qui vont le stimuler et le guider, ainsi que les éperons. Mais c’est aussi une selle enveloppante dans laquelle le cavalier se trouve emboîté pour ne pas être éjecté de son cheval en moment du choc. Cette selle est retenue par la bricole qui passe devant le poitrail du cheval et qu’on voit ici. Par ailleurs, l’introduction de l’étrier, dès la période carolingienne, permet au cavalier d’être mieux tenu sur son cheval ; c’est un important progrès. (© Histoire Vivante/F. Coune) |
Le sort de la bataille de Hastings, et le destin de la Normandie et de l’Angleterre, auraient été de toute évidence bien différents, si le duc Guillaume n’avait pas disposé de la meilleure cavalerie de tout l’Occident.
La dernière invasion, réussie, de l’Angleterre, remonte au 14 octobre 1066 avec cette victoire normande à Senlac - en fait, le champ de bataille est à une vingtaine de kilomètres au nord de la cité côtière de Hastings. La localité actuelle où se trouve le champ de bataille se nomme Battle. Ainsi, lors d’un voyage dans le sud de l’Angleterre, ne cherchez pas en vain le champ de bataille historique à Hastings, d’où est effectivement partie l’armée du duc Guillaume et de ses alliés, mais un peu plus au nord. Un tel voyage est d’ailleurs indispensable pour tout bon Normand. C’est un site national anglais magnifique, géré par English Heritage et dominé par les restes d’une abbaye édifiée pour commémorer la mort du roi Harold sur le lieu même où il périt en combattant. Cette année, la commémoration aura lieu les 9 et 10 octobre avec une reconstitution de la bataille regroupant environ quatre cents combattants, en attendant le grand rassemblement de 2012 où sont attendus environ 4 000 participants ! Un événement à ne pas manquer…
L’année dernière encore, l’émotion était intense lorsque le speaker anglais présentait en début d’après-midi, avant l’évocation de la bataille, l’évolution de six cavaliers équipés comme au XIe siècle du casque à nasal, de l’écu en amande et de la lance. Les casques brillaient au soleil, l’allure de ces quelques cavaliers était magnifique et le speaker rappelait que la cavalerie normande était alors the best in the world, la meilleure au monde ! Naturellement, les Anglais, blessés à tout jamais d’avoir été conquis en cet automne 1066, ne pouvaient l’avoir été que par l’élite du temps !… Voyons donc maintenant comment ces Normands ont pu être des cavaliers d’élite en ce XIe siècle, en Angleterre mais aussi en Italie.
La cavalerie lourde fut mise en œuvre par les Carolingiens car elle nécessite une organisation politique et militaire effi...
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