Claude MONET, Vue de Rouen, 1892. Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Rouen. (© C. Lancien, C. Lancel)
Robert Antoine PINCHON, La Seine à Rouen. Huile sur toile. (© Collection Peindre en Normandie) |
La Normandie est le berceau de l’impressionnisme ! Une vérité affirmée cet été avec force par une multitude de manifestations culturelles dans l’ensemble de la région. Et en premier lieu, en son foyer initial : Rouen, où le musée des Beaux-Arts a rassemblé 130 toiles des plus grands maîtres de ce mouvement pictural. Détour par une étape majeure de la peinture française.
Impressionnisme… Le mot évoque le ciel, la mer, la lumière, des sensations fugitives figées sur la toile par le talent des peintres. Un courant qui a largement débordé sur d’autres formes d’expression. On ne peut s’empêcher de penser à Marcel Proust, dont le narrateur ouvre ses rideaux du Grand-Hôtel de Cabourg-Balbec, « dans l’impatience de savoir quelle était la Mer qui jouait ce matin-là au bord du rivage, comme une Néréide. Car chacune de ces Mers ne restait jamais plus d’un jour. Le lendemain il y en avait une autre qui parfois lui ressemblait. Mais je ne vis jamais deux fois la même » (À l’ombre des jeunes filles en fleurs). Peut-on mieux décrire l’attitude d’un Monet face à la cathédrale de Rouen, jamais deux fois la même non plus à cause des changements dans la lumière ? Parlant du peintre Elstir, Proust écrit encore dans le même roman : « Une de ses métaphores les plus fréquentes dans les marines qu’il avait près de lui en ce moment était justement celle qui comparant la terre à la mer, supprimait entre elles toute démarcation ». Une vision impressionniste.
On fixe habituellement la naissance de l’Impressionnisme au Salon des Refusés de 1863. C’est faux et vrai à la fois. Faux parce que la célèbre toile de Claude Monet peinte au Havre Impression, soleil levant, qui a donné son nom au mouvement, date de 1872. Vrai parce que l’Impressionnisme existait avant d’être ainsi nommé par les critiques. En tout état de cause, c’est bien la Normandie qui l’a porté sur les fonts bap...
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