À gauche : carte des Grandes Antilles figurant dans l’édition originale française de l’ouvrage d’Exquemelin, avec plan détaillé de « l’isle de la Tortüe ». (© Domaine public - archive.org) ; À droite : Représentation romantique d’un boucanier par l’illustrateur américain Howard Pyle (1853-1911), pour Howard Pyle’s Book of Pirates, édition de 1921. (© Wikimedia commons – Domaine public)
Page de garde de la première édition connue de l’œuvre d’Exquemelin, publiée aux Pays-Bas en 1678. (© Library of Congress – https://www.loc.gov – Pas de restriction connue de reproduction) |
Qui n’a tremblé à la lecture des aventures trépidantes de Long John Silver, le pirate à la jambe de bois, et du petit Jim Hawkins, les héros du roman épique de Robert L. Stevenson L’île au trésor ? Plus récemment, une génération entière de jeunes gens s’est émerveillée au rythme des exploits du fantasque capitaine Jack Sparrow, personnage principal de la saga cinématographique Pirates des Caraïbes. À côté de ces œuvres de fiction, de nombreux Normands s’illustrèrent dans l’authentique épopée de la flibuste, contribuant à forger la légende de l’île de la Tortue et de l’étrange société des « Frères de la côte ».
En 1678, l’imprimeur Jan ten Hoorn publie à Amsterdam un livre intitulé De Americaensche Zee-Rovers, ce que nous pourrions traduire par « Les écumeurs des mers américains ». Signé par l’énigmatique A. O. Exquemelin, l’ouvrage connaît vite une diffusion à l’échelle européenne, avec une édition en allemand dès 1679 (Die Americanische Seeräuber), en espagnol en 1682 (Piratas de la America), puis en 1684 en anglais (The Buccaneers of America). En 1686 enfin, paraît la première version française, sous le titre complet d’Histoire des avanturiers [sic], des boucaniers et de la chambre des comptes établie dans les Indes1. Le début d’une longue série de rééditions dans toutes ces langues. Nous appellerions cela aujourd’hui un succès international de librairie ou, pour utiliser l’anglicisme consacré, un best-seller. Le texte de l’édition française est dédicacé à Monsieur2 par un certain de Frontignières, et probablement préfacé par le même
On a longtemps mis en doute l’existence même de cet Exquemelin-Œxmelin, pensant qu’il s’agissait d’un simple pseudonyme derrière lequel se cachait un auteur quelconque, dont on doutait même de la nationalité. Le chercheur néerlandais Leonardus Cornelis Vrijman réu...
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