À gauche, Rémi Pézeril, directeur de publication de La Voix du Donjon, en pleine séance de travail de l’association Magène. (Photo Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand)
Couverture de La Voix du Donjon. (DR) |
On ne s’en rend pas toujours bien compte : les associations culturelles régionales effectuent un travail discret, opiniâtre et prolongé qui finit par porter ses fruits. Témoins de cet effort, deux publications récentes, l’une à Bricquebec, l’autre à Coutances, qui relèvent l’une et l’autre d’une volonté commune de protéger, développer, faire vivre not’ loceis. Saluons le travail de ces Normands passionnés qui, sans compter, donnent de leurs forces et de leur temps pour sauvegarder un pan essentiel de notre patrimoine culturel : sa langue.
Quand La Voix du Donjon devient La vouée du Dounjoun
Nos lecteurs connaissent bien désormais l’association Les Amis du Donjon et leur publication trimestrielle La Voix du Donjon, qui nous a déjà offert le plaisir de lire en normand la légende des Oies de Pirou. Cette fois, l’équipe rédactionnelle animée par Rémi Pézeril va plus loin avec la publication d’un premier numéro hors série intégralement rédigé en normand (avec toutefois en marge la traduction en français de certains mots et expressions parmi les moins usités, qui pourraient être mal interprétés). Ce numéro spécial intitulé Histouères, diries et pouèmes est dû à la plume alerte et érudite des membres de l’Assemblée normande des Amis du Donjon, qui s’est spécialisée dans l’étude et la mise en valeur du parler régional.
Ainsi pouvons-nous découvrir 27 textes originaux de rédaction récente (la plupart ont moins de cinq ans) sur des sujets variés, teintés selon le cas d’humour ou de gravité, dans la plus pure tradition du texte libre cher à la pédagogie Freinet. Et le résultat est prodigieux ! On nous parle tour à tour d’oiseaux, de fleurs, de lierre, d’œufs, de chasse et de pêche ; ou bien d’araignées, d’arbres et de vaches ; ou encore d’un hérisson, et même d’un phoque et d’un marsouin ! Mais, pour ceux qui croiraient que le normand est limité et ne peut exprimer que des réalités campagnardes et concrètes, il faut aussi lire les histoires de travail et d’administration, de progrès technologique, de maladies, de vaches folles, de guerre et de rats, d’occupation, de déportation et de mort. Et puis, de la poésie en prose : l’amitié, le temps qu’il fait, le football, l’aube, le printemps, l’ar...
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