Marie Desmares, dite la Champmeslé. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRES NORMANDES.
Journal de bord ma Normandie Bleue - n°84.
À l'honneur dans ce nouveau journal de bord : Mademoiselle de Champmeslé, la comédienne rouennaise qui a ébloui Racine ; l’émigration percheronne en Nouvelle-France.
Amour, gloire et Beauté
- Mon père est mort en l'an 1653, alors que je n'avais guère plus de dix ans. Ma mère s'est remariée et moi j'ai été très malheureuse. Que serais-je devenue si quelques amis, un jour, ne m'avaient invitée au jeu de paume de Bracques ? Ils ne m'y ont pas seulement invitée parce que j'étais mignonne, non, ils m'ont demandé de les accompagner parce qu'ils étaient convaincus que j'avais du talent.
Ainsi se confie la petite Marie, fille de Guillaume Desmares et baptisée le 18 février de 1642 à l'église Saint-Godard de Rouen.
Quant au jeu de paume de Bracques auquel elle fait allusion, c'était une manière de théâtre dont l'entrée se trouvait rue Saint-Éloi et dont le fond donnait presque dans la rue du Vieux-Palais, près de la place Henri IV. C'était là, dans cette salle, que Corneille avait fait dire ses premiers vers. C'était là aussi, que Molière avait été joué lors de son séjour à Rouen et c'est donc là que la petite Marie va entamer sa carrière d'actrice et rencontrer un comédien parisien, un nommé Charles Chevillet, un fort bel homme d'une courtoisie extrême. L'affaire ne traîne pas, d'ailleurs. Comme elle est talentueuse et aussi gracieuse qu'un modèle de Botticelli, Charles est immédiatement sous le charme.
- Vous m'aimez ? lui de...
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