Artisans et paysans aux temps de Clovis et de Charlemagne

Jeudi 31 Janvier 2008

Cette reconstitution de l’intérieur d’une ferme carolingienne évoque cette civilisation d’artisans et de paysans : pots et outils. Le fer est alors bien présent. (Photo Georges Bernage © Patrimoine Normand)

Extrait Patrimoine Normand n°50
Par Georges Bernage.

L'une des vitrines de l’exposition montrant des fibules (en haut à gauche), des colliers, deux peignes, des boucles et éléments de ceintures (au centre), des xxx, sur la droite. (Photo Georges Bernage © Patrimoine Normand)

Le musée de Vieux-la-Romaine présente, jusqu’au 31 août 2004, une très intéressante exposition sur le haut Moyen Âge, redécouvert en Normandie depuis une trentaine d’années.

Le remarquable musée de Vieux-la-Romaine, déjà présenté dans notre magazine (n° 41), propose une à deux expositions par an. Établi sur une cité gallo-romaine, il nous présente la vie en Normandie (alors Seconde Lyonaise) à la fin de l’empire romain. Les expositions tournent autour de cette période de notre Histoire. Après la préhistoire, voici maintenant le haut Moyen Âge.

Grâce aux découvertes réalisées en Normandie depuis trente ans un nouveau regard peut être porté sur cette période marquée surtout par des clichés : Attila, Clovis, le roi Dagobert, Charlemagne. Jusqu’au milieu des années 1970, les archéologues se sont essentiellement intéressés aux sépultures de cette période, en raison de la richesse du mobilier déposé dans les tombes au côté des défunts. Il y avait alors le cimetière d’Hérouvillette révélant des influences saxonnes. Et, surtout, en 1978, toujours à l’est de Caen, la fouille du village mérovingien puis carolingien de Mondeville a ouvert une nouvelle phase de recherches orientée vers les vestiges de villages et d’habitations. Cette exposition fait le bilan de ces dernières recherches archéologiques.

Le haut Moyen Âge apparaissait comme une période de régression après la fin de l’empire romain (476). Mais en fait la civilisation n’obéit pas aux mêmes règles. Si on ne construit plus en pierre, l’art s’oriente dans une autre direction, celui d’un artisanat aux bijoux richement ornés. Depuis 1978, les fouilles d’habitats, développées avec l’archéologie préventive, ont permis de fouiller de nombreux habitants et de mieux connaître la vie quotidienne de cette époque. C’est ainsi qu’on a découvert de nombreux stylets pour écrire sur des tablettes de cire, ce qui montre que l’écriture était courante. Les maisons ne sont que de bois et de torchis mais la richesse se reporte sur le vêtement, et surtout les bijoux damasquinés (avec un décor d’incrustation) et les artisans qui les réalisent sont installés dans les villages. Les métiers à tisser sont aussi répan...

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