Le musée d’Art et d’Histoire de Lisieux. (© Laurent Ridel)
Stèle de Vostrus, Ier siècle après J.-C. (?), copie de l’originale conservée au musée de Normandie. (© Laurent Ridel) |
Rouvert après plus de deux ans de travaux, le musée entend, à travers ses collections, casser deux préjugés : le premier, c'est de laisser croire que l’histoire de Lisieux débute au XIXe siècle, avec sainte Thérèse ; le second, de considérer qu’un musée dévolu à l'art doit se cantonner à accrocher des peintures sur les cimaises. Présentation de six objets pour tordre le cou aux clichés.
Quand Lisieux était une ville gallo-romaine
En 1861, dans le nord de Lisieux, des ouvriers s’activent sur un chantier de voirie. En creusant dans le sol, leurs pioches rencontrent soudain une surface dure. L’anomalie s’avère être un bloc aussi long et étroit qu’un homme. Il appartient clairement à une autre époque, au regard de sa décoration sculptée et de l’inscription gravée. Les archéologues locaux sont appelés en renfort pour déchiffrer des signes étranges, difficilement compréhensibles :
VOSTRUS
AUSI F(ilius) V(ixit) A(nnos)
LXXX
(« Vostrus fils d’Ausus vécut 80 ans »).
Il s’agit donc d’une stèle funéraire, que les ouvriers ont mise au jour à leur grande surprise. L’inscription latine, mais aussi le fronton et les pilastres cannelés, renvoient incontestablement à la période romaine. De plus, seuls les Romains avaient comme tradition de figurer leurs défunts sur une pierre tombale. Mais Vostrus n’est cependant pas un Romain : son nom, unique, trahit le Gaulois romanisé. Les Romains portent en effet toujours trois noms, comme Caius Julius Caesar, pour prendre l’exemple du plus célèbre d’entre eux. Autre indice, le manteau de Vostrus, épais, ne ressemble pas à la to...
Il vous reste 94 % de cet article à lire.
PRATIQUE
|
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER :NOUS SUIVREPRATIQUE
|