Le déferlement furieux des êtres de l'au-delà. (« Die Wilde Jagd », Johann Wilhelm Cordes, 1856).
Médaillon figurant sur le monument élevé à la mémoire d'Orderic Vital, sur la place du village de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois. (© Stéphane William Gondoin) |
La vision terrifiante d'une armée furieuse de revenants racontée par Orderic Vital, le fameux historien médiéval né en 1075 dans le village anglais d'Atcham, dans le Shropshire, devenu moine à l'abbaye de Saint-Évroult dans le diocèse de Lisieux, glace le sang. Mais ce récit typiquement normand n'a pourtant pas été créé de toutes pièces : il s'inscrit dans une grande tradition complexe partagée par de nombreux peuples de l'Europe ancienne.
Encore enfant, Orderic Vital entre à Saint-Évroult en tant qu'oblat, puis gravit peu à peu tous les échelons de la connaissance et de ses devoirs envers sa congrégation, avant d'être ordonné, à environ trente ans, par l'ancien abbé de Saint-Étienne de Caen devenu archevêque de Rouen, Guillaume Bonne-Âme. Moine copiste, chercheur en archives et rédacteur scrupuleux d'œuvres originales, il entreprend, sur l'injonction de l'abbé Roger, l'écriture d'une histoire de son abbaye, mais le sujet de départ prend au fil du temps de plus en plus d'ampleur, et dépasse ses limites initiales pour couvrir toute la Normandie ducale et l'Angleterre normande : c'est l'Historia Ecclesiastica (Histoire de l'Église), un travail immense - l'un des plus passionnants du Moyen Âge - qu'il peau...
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