Le Déhus, au nord-est de Guernesey. Un couloir mène aux chambres funéraires. (© Stéphane William Gondoin)
Quatre mille cinq cents ans environ avant notre ère, une civilisation nouvelle se répand en Europe de l’ouest. À son apogée, elle sème un peu partout des mégalithes comme principaux témoins de son passage. Les îles Anglo-Normandes ne restent pas en marge de ce mouvement et elles possèdent plusieurs de ces monuments remarquables, tout droit surgis de la Préhistoire. Leur caractère énigmatique les consacra souvent comme des hauts lieux légendaires et ils font encore parfois l’objet d’étranges vénérations.
Les mégalithes (des mots grecs megas, grand, et lithos, pierre), c’est-à-dire les menhirs, dolmens, allées couvertes, tumulus, cairns, cromlechs et alignements, figurent parmi les plus anciennes traces d’occupation humaine encore gravées à la surface de nos territoires. Innombrables en Bretagne, on en relève beaucoup moins en Normandie, avec une disparité conséquente selon les départements : on en compte ainsi plus d’une quarantaine dans l’Orne, pour seulement une petite dizaine en Seine-Maritime. La densité chez nos cousins des îles Anglo-Normandes s’avère bien plus élevée (une cinquantaine pour la seule île de Jersey), malgré la destruction de beaucoup de mégalithes au cours des derniers siècles.
Les conséquences d’un changement climatique
Remontons loin, très loin dans le passé. Environ 10 000 ans av. J.-C. s’achève la dernière des grandes périodes glaciaires. Le niveau des mers est d’une centaine de mètres inférieur à celui que nous relevons de nos jours. La Manche est encore un paléo-fleuve, un immense cours d’eau douce alimenté par des affluents comme la Tamise, la Somme ou la Seine, se jetant dans l’océan Atlantique, très au large des actuels Finistère breton et Cornouailles britanniques. Le radou...
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