Palais du Parlement de Rouen. Installé dans ce palais depuis le début du XVIe siècle, le Parlement de Normandie, principal opposant à l’absolutisme fut cassé par le chancelier Maupeou et ses salles accueillirent de 1771 à 1775 le conseil supérieur de Rouen. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.)
Actuelle entrée de la mairie et du musée Baron Gérard à Bayeux. (Photo Éric Bruneval © Patrimoine Normand.) |
Dans un précédent article, l’origine et l’installation du Parlement de Normandie à Rouen ont été abordées. Ses prérogatives, sa composition et ses champs d’actions ont également été évoquées en soulignant plus particulièrement son action de résistance face à la pratique absolutiste du pouvoir par Louis XV. Ce comportement récurrent de contre-pouvoir à l’absolutisme triomphant du XVIIIe siècle entraîne en 1771 une réaction royale lourde de conséquences. Le roi, excédé des prétentions de ses Parlements, y compris celui de Normandie, décide de « casser » ces cours souveraines de justice. Une profonde réforme du Chancelier Maupeou délocalise les Parlements et rogne leurs pouvoirs de nuisance politique. Débaptisé et démembré, le Parlement de Rouen laisse la place à deux « cours de justice supérieure ». Cette nouvelle institution devient bicéphale, l’une à Rouen, l’autre s’installe sur ordre royal à Bayeux. Les conséquences de ce transfert sont importantes aussi bien à Rouen qu’à Bayeux qui, pour cette dernière, profite de l’arrivée de la noblesse de Robe. Épisode marquant de l’histoire de la Normandie, ces événements ont surtout profondément modifié le patrimoine urbain de la ville de Bayeux qui s’offre encore aujourd’hui à nous.
La lutte entre le roi et les parlements
L’histoire du Parlement en Normandie sous l’Ancien Régime ne saurait faire l’économie de l’expérience judiciaire du chancelier Maupeou. La réforme entreprise en 1771 révèle en effet au grand jour, et avec une acuité encore sans précédent, l’ampleur des conflits qui ont opposé l’administration royale et l’aristocratie parlementaire depuis l’avènement au trône de Louis XV. C’est à l’issue de ces longues années de lutte, qui avaient mis en péril l’autorité du roi et de ses représentants, que le gouvernement royal s’était engagé vers le coup de for...
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