Une chaumière. Résidence de charme du côté de Vieux-Port. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)
On revient toujours à ses origines. Autrefois, être né sous le chaume signifiait avoir eu une enfance misérable, la chaumière étant par définition l’humble demeure paysanne faite de bois, de torchis et de paille, matériaux que l’on trouvait sur place et au moindre coût. « Cette chaumière au dos bossu, au toit penché, au mur effrité, avec son seuil de porte tout moussu… » comme le chantait le poète.
Alors que les demeures rurales recouvertes de chaume tendaient à disparaître, on assiste aujourd’hui à un retour en force des maisons traditionnelles à pans de bois avec leur toit magnifié par un édredon paillé du plus bel effet. Elles semblent évoquer des images de contes de fées surtout quand on voit ces maisons entourées d’un jardin de rêve avec des fleurs à profusion. Si bien que le métier de chaumier, c’est-à-dire de couvreur en chaume, autrefois fort répandu mais qui n’était plus pratiqué que par quelques rares artisans, devient de plus en plus florissant. Les paysans qui avaient délaissé le chaume pour l’ardoise reviennent à la construction traditionnelle de leurs ancêtres, mais ce sont surtout les propriétaires de résidences secondaires qui sont les premiers à louer les avantages de ce matériau naturel et d’un confort exceptionnel. Car le chaume est un isolant sans pareil, du bruit bien sûr, mais aussi des variations de température, gardant à la maison sa chaleur durant les jours froids de l’hiver, et sa fraîcheur quand le soleil de l’été darde ses rayons brûlants. Le paradoxe est que le chaume, recouvrant jadis la misérable bicoque à colombages, signe désormais la classe et la qualité de la maison. Comme nous le disait ce vieux chaumier à la retraite dont nombre de maisons de l’Eure lui doivent leur couverture, avec la voix traînante des paysans du coin : « le “chôme”, mais c’est l’confort ! » Et on l’apprécie d’autant plus lorsque l’on sait qu’un toit en chaume revient moins cher qu’un toit en ardoises, par exemple.
Bottes de roseaux dans la cour de la ferme. (Photo Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)
Sur le toit
Qu’il est loin le cliché de la belle fermière normande avec sa coiffe traditionnelle devant un pommier en fleurs et en arrière plan la vieille chaumière basse avec son toit de chaume surmonté de sa couronne d’iris ! Et pourtant, il n’est que de parcourir la campagne normande, en particulier au Pays d’Auge et tout autour du Marais Vernier, pour se rendre compte que la maison au toit de chaume fait partie intégrante du paysage nor...
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