Le phare de Goury. (Photo Patrick Courault © Patrimoine Normand.)
La mer borne la Normandie sur la plus grande partie de ses limites. Les phares éclairent les nuits des zones côtières. Nous découvrons ici que le XVIIIe siècle voit la construction du plus ancien qui soit conservé, celui de Goury, et l’un des deux plus grands des côtes françaises.
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Jusqu’à la fin du XVIIe siècle nous possédons très peu d’écrits sur les feux qui indiquaient les écueils des côtes normandes. Près du Havre, on parle de la tour des Castillans construite en 1364, nom donné à l’époque où les flottes espagnoles remontaient vers Honfleur. Il y eut probablement quelques phares primitifs, des fanaux, placés à Dieppe, le Chef de Caux ainsi que du côté de Barfleur dans l’actuel département de la Manche.
Au début du XVIIIe siècle, l’approche des côtes normandes était annoncée par les feux des Casquets, puis, au-delà, rien d’autre ne signalait les rochers du Cotentin, ni les falaises de la Côte de Nacre ni celles de la Côte d’Albâtre.
L’amirauté, inquiète de la recrudescence des naufrages, demanda en 1739 à la chambre de commerce de Normandie, située à Rouen, de faire une étude dans le but d’établir des phares sur ces rivages. Ce travail, théâtre d’une polémique quant à l’emplacement, le coût, l’entretien et l’utilité au regard du trafic maritime, dura 25 ans. Car ne l’oublions pas, au XVIIIe siècle le financement d’un tel projet provenait des taxes prélevées, en fonction de leur tonnage, sur les navires relachant dans les ports normands.
C’est finalement le 11 février 1774 que furent attribuées à des entrepreneurs locaux, les adjudications pour la construction de quatre phares à feux fixes : Monsieur Maurice de Cherbourg, pour le phare de Gatteville près de Barfleur ; Monsieur Desgranges de Dieppe pour le phare de l’Ailly et enfin Monsieur Thibaut du Havre pour les phares de la Hève, deux tours espacées de 81 mètres.
La construction des bâtiments étant établie, il restait un choix important à définir, celui de « l’âme du phare », c’est-à-dire le système d’éclairage dont on devait l’équiper.
Les querelles d’experts reprirent de plus belle et trois procédés se concurrençaient. Il y eut d’abord le fanal que l’on fit venir d’Angleterre pour essais, puis le projet de Monsieur Sangrain qui n’était qu’une adaptation d’un réverbère à huile équipant les rues de Paris et c’est finalement le système « du feu de charbon de terre » qui l’emporte, alimenté par du charbon an...
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Dossier « Phares de Normandie » :
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