La Grande Éperonnière (XVIe siècle) (© Guillaume Néel).
C’est de notoriété publique : les dames ont en Normandie beaucoup de tempérament. Les Anglais l’apprirent à leurs dépens lorsqu’ils débarquèrent dans le Cotentin autour de l’an mille : ils furent copieusement rossés, chassés à coups de cruches cassées sur la tête. Et la Grande Éperonnière, née une poignée de siècles plus tard, est taillée dans la même souche. Alors que le roi Henri IV assiège la bonne ville de Falaise, pendant ces terribles guerres de Religion qui ensanglantent le pays, la voici qui s’illustre en défendant férocement les remparts. Henri, notoirement un homme à femmes, ne la remarque pas pour ses courbes avantageuses : lorsque les habitants se rendent enfin, le « Vert Galant » l’appelle à lui, la félicite pour sa valeur au combat, et lui accorde d’exhausser un vœu en gage de son respect. Elle ne demande rien d’autre que la grâce pour les vieillards, les autres femmes et les enfants. Le souverain va plus loin et l’autorise à se retirer dans la rue de son choix avec qui elle désire et jure que tout ceux qui s’y trouveront seront épargnés avec les biens qu’ils auront emportés. En souvenir de quoi on nomma ladite rue « Camp-Ferme », qui existe encore de nos jours.
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