Oh ! le beau pommeau… Six ans en fûts de chêne, alors que le cahier des charges ne prévoit que quatorze mois. Le Ponctey, ou la quintessence du pommeau de Normandie (© Jean-Luc Péchinot).
La rondeur de la pomme et la force du calvados : subtile harmonie que celle de cet apéritif de Normandie, sublimé par Philippe Jaouen, en sa ferme du Ponctey, près de Pont-Audemer. Élevé six ans en fût, son pommeau s’est encore octroyé de l’or au dernier Concours général agricole. Si fameux qu’on en tomberait presque dans les pommes.
Pas de secouage de pommiers, comme dans l’industrie du cidre. Philippe Jaouen ramasse ses pommes une fois au sol : « C’est primordial » (© Jean-Luc Péchinot).
Confiné depuis des siècles dans les fermes normandes où, les jours de fêtes, les dames le préféraient au calva, cette liqueur maison porta des noms divers, selon les contrées, jusqu’à ce qu’un producteur, constatant après-guerre que « l’apéro » était en vogue, ait eu l’idée d’ anoblir ce rustique breuvage pour le commercialiser dans la famille des vins mutés ; celle des porto, madère, muscat, marsala, malaga et autres ratafia. Mais ce fut Edmond Chort-Mutel, négociant à Pont-Audemer, qui, dans les années soixante, inventa le mot, plus valorisant que celui de « pineau normand ». Il faudra toutefois attendre 1982 pour que se fédèrent une quinzaine de producteurs. Une course d’obstacles plus tard, en 1991, le Pommeau de Normandie était enfin couronné de son appellation d’origine contrôlée. Une appellation qu’exploitent aujourd’hui quelque soixante-dix producteurs, dont une bonne tren...
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