Stèle érigée à la mémoire de Flaubert dans le village de Ry, en Seine-Maritime. (© CDT76-H.Salah).
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En 1857, sous le Second Empire, l’écrivain normand Gustave Flaubert publie son roman Madame Bovary, fruit de cinq années d’un labeur intensif. Sa narration, il la grave dans le terroir normand, aux confins des pays de Caux, de Bray et du Vexin, en prenant cependant le soin de mélanger astucieusement géographie authentique et inventée. Comme pour mieux brouiller les pistes…
Cette géographie, tout comme les intérieurs domestiques ou les descriptions de villages, jouent un rôle fondamental dans l’œuvre et ne sont pas que de simples décors. Au même titre que les personnages humains, les lieux participent pleinement au processus qui mènera jusqu’au dramatique dénouement final.
Présenté dès les premières lignes du texte comme un personnage fade, pathétique et d’une intelligence médiocre, Charles Bovary mène une scolarité et des études chaotiques, sous le regard vigilant d’une mère castratrice. Après un premier échec à l’examen d’officier de santé, un grade reconnu au XIXe siècle, inférieur à celui de médecin, il finit par décrocher à grand’ peine le précieux sésame. Sans requérir son avis, madame Bovary mère l’installe à « Tostes » (Tôtes, en Seine-Maritime), alors un gros bourg rural situé à mi-chemin entre Rouen et Dieppe. Pour mieux établir sa situation, elle lui fait épouser une veuve d’une vingtaine d’années son aînée, « laide, sèche comme un cotret, et bourgeonnée comme un printemps », mais qu’elle croit riche, ce qui compense ses imperfections physiques. Authentique mégère, la promise se révèle finalement fauchée comme les blé…
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