Nous ne le dirons jamais assez, le patrimoine, sa valorisation, et le développement du tourisme sont une des principales solutions pour l’activité économique et l’emploi dans notre région. Alors que la Bretagne toute proche a réussi son développement économique – avec un réseau de communications dense et bien adapté – et a aussi su attirer et retenir le tourisme, la Normandie est économiquement sinistrée. Un développement dynamique du tourisme peut amener la création de milliers d’emplois, et pas uniquement dans l’hôtellerie et la restauration naturellemement. Mais y a-t-il une réelle volonté ? Pire, il y a bien souvent non concertation entre deux secteurs touristiques voisins, au détriment des deux quand les intérêts égoïstes (voir la Haute-Ville de Granville dans le précédent numéro) n’oblitèrent pas toute possibilité.
Il faut vraiment comprendre que l’investissement dans le domaine du patrimoine n’est pas un luxe coûteux mais un réel investissement économique, la ville de Harfleur, entre autres, l’a bien compris. Par ailleurs, pour renforcer l’exceptionnel patrimoine de la Normandie (et prendre en compte les immeubles de la « reconstruction » qui tombent déjà en ruines) et afin d’aborder le XXIe siècle efficacement, il faudra bien « reconstituer » certains quartiers de villes exceptionnelles anéanties en 1944 : Saint-Lô, Vire, Lisieux, Caudebec et Le Havre dont nous reparlons. Son quartier Saint-François reconstitué serait digne de cette grande ville.
La Normandie c’est aussi une très grande façade maritime, pays de Vikings, pays de marins. Le Havre et Dieppe ont vu de nombreux navigateurs partir à la découverte du monde, nos phares éclairent des océans qui portent loin les limites de la Normandie.
Georges Bernage
Photo : Georges Bernage (© Eric Bruneval - Patrimoine Normand).