La culture, phare des consciences…
Nous l’attendions avec impatience, cet été qui promettait tant sur le plan culturel. Dans le cadre du festival Normandie Impressionniste, des centaines de manifestations étaient organisées un peu partout à travers la région, avec notamment plusieurs expositions de rayonnement international. Par ailleurs, la célébration du 950e anniversaire de la bataille d’Hastings, au cours du mois d’octobre, servait de prétexte à la tenue de grands rassemblements de reconstitution historique, comme à Falaise ou à Bayeux. Tout était prêt pour la fête. Et puis voilà, il y eut ce 14 juillet à Nice et ce 26 juillet à Saint-Étienne-du-Rouvray. Dur retour aux plus tristes affaires de ce monde…
Nulle intention pour la rédaction de notre magazine, exclusivement tourné vers l’Histoire, l’art et le patrimoine, de donner trop d’écho à des agissements aussi barbares, qui ne visent que la médiatisation et la propagation de la peur. Mais nous n’oublions pas non plus que ces gens-là luttent contre toute forme de savoir et l’acte même de penser : la démolition des Bouddhas de Bâmiyan, la dévastation du musée de Mossoul, la destruction des mausolées et de certains manuscrits de Tombouctou, le saccage de la cité antique de Palmyre sont là pour attester de cette haine absolue pour tout ce qui permet l’élévation de l’esprit. Là-bas, la volonté de défendre le patrimoine est même parfois considérée comme un crime et peut coûter la vie. Le sort tragique de Khaled al-Assaad est là pour nous le rappeler. Et c’est précisément dans ce domaine, à notre modeste mesure, que nous avons un rôle à jouer : notre histoire normande, nos traditions, notre héritage patrimonial, nous ne cessons de les mettre en valeur au fil de nos numéros, parce que plus que jamais nous sommes persuadés que la culture demeure un phare illuminant les consciences.
Alors, en attendant que les vents de l’Histoire, ces « très grands vents en liesse par le monde, qui n’avaient d’aire ni de gîte » comme l’écrivait le poète Saint-John Perse, emportent au loin les lourds nuages, changeons un peu d’air et partons ensemble à la rencontre de ces Anglaises qui sillonnaient les rues de Dieppe à la Belle Époque ; allons explorer les entrailles du palais archiépiscopal de Rouen, abritant dorénavant un passionnant historial dédié à Jeanne d’Arc ; promenons-nous dans les allées du jardin de la Bonnerie, aux portes du Perche ; montons à l’assaut du mont Castre, flottant au-dessus des marais du Cotentin ; redonnons vie au savoir-faire des potiers d’Infreville et à bien d’autres choses encore. Un saut dépaysant, nous l’espérons, dans l’espace et dans le temps. En espérant des jours meilleurs…
Bonne lecture
La rédaction