Abbaye de Grestain. Le bâtiment principal. Il s’agissait de l’ancien réfectoire des moines, qui fut augmenté au XVIIIe siècle du logis du chapelain. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Un chemin de terre emmène vers ce magnifique trou de verdure où s’élevait autrefois l’une des grandes abbayes normandes. (© Francois Louchet) |
Dans un virage serré de la D312, reliant les communes de Conteville et de Fiquefleur, un chemin de terre descend en direction du canal de Retour, un ancien bras de la Seine. Il emmène vers un trou de verdure niché au pied d’un coteau boisé, rebord septentrional du plateau du Lieuvin. Là, il y a près de mille ans, des moines s’installèrent autour d’une source aux eaux cristallines.
En 911, à la fondation du duché de Normandie, il n’existe plus un seul établissement monastique en activité. Tout au long du Xe siècle, et durant les années 1000-1040, les premiers ducs s’emploient à restaurer une partie de ce que leurs ancêtres scandinaves avaient ravagé. Ainsi naissent ou renaissent les communautés de Saint-Ouen de Rouen, Jumièges, Saint-Wandrille, mont Saint-Michel, Fécamp, Cerisy ou encore Montivilliers. À partir des années 1040, la haute noblesse prend massivement le relais des ducs, et les abbayes se multiplient. S’ouvre ainsi un véritable âge d’or pour le monachisme normand. Fondé en 1050 par un nommé Herluin de Conteville, le monastère bénédictin de Grestain participe à cet essor.
De bonnes fées autour d’un berceau
Automne 1082. Guillaume le Conquérant tient sa cour en l’un de ses palais normands avant de regagner l’Angleterre. Il tient à confirmer en personne, par un acte officiel, les donations consenties trente-deux ans plus tôt par Herluin, lors de la fon...
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