Dans la campagne de Montivilliers se dresse encore l’aître de Brisgaret. (© Érik Follain)
Art macabre sur l’un des piliers de la galerie. Représentation allégorique de la mort. (© Érik Follain) |
L’aître médiéval est une cour liée à une église et entourée de galeries servant de charnier et d’ossuaire. Très peu d’entre eux ont traversé le temps, le plus célèbre étant celui de Saint-Maclou à Rouen. Découvrons maintenant celui, beaucoup moins connu, de Brisgaret, à Montivilliers.
Dérivé du latin atrium, cour intérieure des demeures antiques, l’aître est la cour rectangulaire associée à une église, à destination de cimetière et bordée de galeries couvertes, de chapelles funéraires et d’ossuaires. C’est donc un lieu qui associe sépultures et charniers unis par la même volonté de se rapprocher du lieu consacré que représente le sanctuaire chrétien quel qu’il soit (le plus fréquemment une église). L’aître est installé aussi bien en campagne qu’en ville. Contrairement aux caveaux et autres plates-tombes des plus riches ou des plus importants que l’on rencontre dans les lieux de culte, c’est l’anonymat qui règne dans les aîtres. En effet, les signes distinctifs des sépultures, tels que les croix, les pierres tombales ou encore les stèles n’apparaissent pas avant le courant du XVIe siècle, et se généralisent au XVIIIe siècle. Dans l’aître, c’est un incessant ballet d’inhumations qui s’entassent dans le sol et finissent dans les ossuaires environnants quand manque la place. En surface, les tombes restent invisibles, c’est pourquoi des marchés pouvaient s’y tenir. À l’époque moderne, par souci d’hygiène et par manque de place, les aîtres sont finalement condamnés et ferment. Les tombes seront parfois exhumées et transférées dans les cimetières périphériques deve...
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