L'abbaye de Jumièges. (© ImageBROKER / Alamy)
Réprésentation de saint Philibert. Clef de voûte de la chapelle Saint-Martin, conservée au logis abbatial de l’abbaye de Jumièges. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
Au VIIe siècle, sous l’épiscopat de saint Ouen à Rouen (641-684), un puissant mouvement de fondations monastiques parcourt la basse vallée de la Seine. Si saint Wandrille implante une abbaye à Fontenelle, qui porte aujourd’hui son nom, le personnage le plus actif est sans conteste saint Philibert, à qui l’on doit Pavilly, Montivilliers, et surtout Jumièges.
La fondation de Jumièges tient beaucoup à la forte personnalité de ce moine issu de l’aristocratie mérovingienne. Né vers 616 à Éauze (Gers), il renonce aux futilités de la cour de Dagobert Ier : avec l’accord du souverain, il entre dans les ordres au monastère de Rebais (Seine-et-Marne), dont il devient ensuite abbé, et où s’applique la règle de saint Colomban. Quittant sa communauté, il effectue un long périple d’étude à travers l’Europe, séjournant notamment à Luxeuil (Vosges) et à Bobbio (Italie).
Le bâtisseur
Animé par la volonté de mettre en pratique la conception du monachisme qu’il a élaborée lors de ce voyage, avec l’appui de la reine Bathilde († 680), épouse de Clovis II (639-657), il fonde vers 654 l’abbaye de Jumièges sur des terres concédées par le couple royal, et en est le premier abbé. Dans le même temps, il installe des moniales à Pavilly, sous l’autorité de sainte Austreberthe. Adepte d’une interprétation austère de la règle de saint Colomban, il se partage au sein d’une vaste communauté entre l’accueil des pauvres et des pèlerins et le rachat des captifs de Bretagne insulaire. Son aura et son autorité morale et intellectuelle sont alors immenses dans le royaume de Neustrie (nord-ouest de l’actuelle France). Mais en conflit avec Ébroïn († v. 680), maire du pa...
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DOSSIER « ABBAYE DE JUMIÈGES » (16 pages) :
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