Panneau didactique. Terrasse à Sainte-Adresse. (© Stéphane William Gondoin)
Claude Monet (1840-1926), Rue à Sainte-Adresse, huile sur toile, 80 × 59.2 cm, 1866-1867. (© Image courtesy Clark Art Institute – clarkart.edu) |
Avant de poser définitivement ses valises à Giverny et de se consacrer à aménager son célèbre jardin et à le peindre sous tous les angles, le maître impressionniste aimait à poser son chevalet au gré de ses errances, volontaires ou forcées. Ses déboires financiers le contraignirent notamment, en 1866, à gagner Sainte-Adresse où ses parents possédaient une propriété.
À l’exception d’une poignée d’artistes adossés à une solide fortune familiale, tels Gustave Flaubert, Gustave Caillebotte ou Frédéric Bazille, la plupart de ceux qui désirent se consacrer pleinement à un art, quel qu’il soit, connaissent des périodes de doute liées à leur précarité financière. Certes extrême, le cas de Vincent Van Gogh est emblématique de la misère endémique sévissant dans les milieux créatifs de la fin du XIXe siècle. De son vivant, on ne vendit qu’une seule de ses toiles, La vigne rouge1, quelques mois à peine avant qu’il se tire une balle dans la poitrine et s’en aille agoniser au fond de son gourbi de l’auberge Ravoux, à Auvers-sur-Oise. Si Claude Monet ne connut heureusement pas la fin tragique des trop nombreux « artistes maudits », il eut néanmoins à surmonter bien des vicissitudes et ne rencontra le succès, avec l’aisance monétaire qui l’accompagne, qu’en atteignant la cinquantaine.
Du talent à revendre… Mais les poches percées…
Né en 1840, Monet est, à l’automne 1866, encore loin de l’apogée de sa carrière. Il réside alors à Ville-d’Avray, travaillant la journée dans l’atelier situé dans le quartier des Batignolles (17e arrondissement) que son ami Frédéric Bazille partage avec Pierre-Auguste Renoir. Sur le plan personnel, il entre...
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