26 au 27 mai 2011. Les membres du G8 en route pour le CID de Deauville. (Photo Thierry Georges Leprévost © Patrimoine Normand)
Pendant deux jours, Deauville a été le siège d'une importante réunion du G8. L'occasion de transmettre des images télévisées de la station balnéaire au monde entier. Et de promouvoir la Normandie lors de ce sommet des libertés et de la démocratie.
Deauville avait des allures de glacis militaire. Des rues désertes, ponctuées de sentinelles en uniforme ou en civil. 12 000 policiers et gendarmes dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres. Des postes de contrôle, des barrières de sécurité, des laisser-passer pour les habitants et leurs véhicules. La commune rebaptisée « Zone 2 », sa partie la plus prestigieuse « Zone 1 », comprenant les hôtels Normandy et Royal, le casino, la villa Le Cercle, dévolue à la réception des personnalités, le CID méconnaissable, drapé aux couleurs de l'événement, doté d'annexes de toile et de bois, et même la plage, singulièrement déserte, tandis que les bateaux de surveillance sillonnent la mer jusqu'à cinq milles au large. Et des tribunes, des piédestaux, des tapis rouges, la Garde Républicaine, des limousines noires d'une longueur démesurée. Deauville devient le temps du G8 une capitale mondiale.
Une paternité française
Au commencement était le G6 ! Créé en 1975 à l'initiative de la France, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, il s'agissait alors de faire face aux conséquences du premier choc pétrolier, en réunissant sur une base informelle les principales économies avancées de l'époque, soit l'Allemagne, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni. Le Canada les rejoint un an plus tard, et la Russie en 1998. Dès lors, le G8, ou Groupe des 8, est constitué. L'Union Européenne y a été associée en 1977, en tant qu'observateur. Ses membres représentent 15% de la population mondiale, 65% du PIB et les deux tiers du commerce international !
Le G8 a principalement un rôle d'orientation politique. Principale force économique, il fournit 70% de l'aide publique au développement. Il n'est pas une organisation internationale et ne prend aucune mesure à caractère obligatoire, mais il fournit des impulsions dans certains domaines, lors du sommet des chefs d'état et de gouvernement qui se réunit une fois l'an. Sa présidence est tournante par année civile ; le pays concerné (en 2011 la France) est chargé d'organiser le sommet sur son propre sol.
Des préoccupations d’actualité
Cette année, à Deauville, la question des révolutions tunisienne et égyptienne se trouvait au cœur des débats, en présence des premiers ministres des pays concernés. Autres invités : des responsables africains pour évoquer la démocratie et l’émergence économique sur ce continent, et les représentants de la Ligue Arabe, du FMI, du Fond Monétaire International, de la Banque Mondiale et de l’ONU. Le G8 a aussi évoqué les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima, le terrorisme et l’impact de l’Internet sur la croissance et les droits de l’homme.
La France a accueilli à maintes reprises un sommet du G8. On se souvient de ceux de Rambouillet en 1975, Versailles en 82, Paris en 89, Lyon en 96 et Évian en 2003. C'est la première fois qu'il est organisé en Normandie.
D'abord limité aux questions économiques, il a élargi en trente ans son champ d'activité aux enjeux de la mondialisation (énergie, développement, environnement, changements climatiques) et aux sujets liés à la paix et à la sécurité, faisant du G20 (fondé en 1999) le principal forum de coopération économique internationale, afin de refléter les nouveaux équilibres mondiaux et le rôle croissant des pays émergents.
En dépit des perturbations momentanées de la vie quotidienne des habitants, les exceptionnelles mesures de sécurité liées à la tenue du G8 sont familières à la Normandie, ces contraintes ayant été déjà exercées plusieurs fois lors des grandes commémorations du 6 juin 1944.
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