Tombe de Georges de Porto-Riche au cimetière de l'église Saint-Valéry de Varengeville-sur-Mer. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRE DE LA NORMANDIE.
Varengeville-sur-Mer, août de 1931.
Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il brumasse ou que le soleil soit éclatant, c’est toujours avec émotion que je viens errer dans le cimetière marin de Varengeville où l’on a l’impression de pouvoir passer sa mort en vacances. Le peintre Georges Braque, dont la sépulture est reconnaissable à l'oiseau messager qui s'est posé sur elle, n’a-t-il pas estimé, d’ailleurs, que ce champ de repos était béni des dieux ? Tout comme le musicien Albert Roussel qui a voulu y laisser planer son dernier soupir. Braque en 1963, Roussel en 1937, mais avant eux, il y avait eu Georges de Porto-Riche, aussi, pour estimer que la mort méritait d’être vécue dans ce cimetière sans cesse léché par l’océan.
Porto-Riche, considéré, en son temps, comme le grand maître du « théâtre d'amour » est un auteur dramatique un peu oublié, aujourd’hui, hélas, alors que, de son vivant, toutes ses pièces connaissaient un triomphe. Amoureuse, par exemple, une comédie en trois actes jouée pour la première fois à l’Odéon, en 1891. Tout comme La chance de Françoise, L'infidèle, Le passé, Le vieil homme et Le marchand d'estampes... etc
Cet académicien, enterré à Varengeville, fut lui-même un grand séducteur. Un jour, par exemple, il prend pour maîtresse une jeune comédienne dont il devient follement amoureux et il passe alors son temps à lui écrire des lettres extrêmement adorables. Comme celle-ci, par exemple :
« Mon Dieu, que je pense à vous quand je m'éreinte avec d'autres qui ne disent rien à mon cœur ni à mes sens. Plus je vieillis, plus on me veut... Et quand vous survenez, j'ai cent ans ! Je voudrais n'avoir de forces que pour vous seule ! Ma chère âme, vous êtes mon souvenir per...
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