L'impératrice Eugénie en exil - Sur les routes de Normandie. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRE DE LA NORMANDIE.
Évreux, Lisieux, Deauville et Trouville, septembre de 1870.
L’autre jour, en traversant la Commanderie, un hameau de Sainte-Colombe planté sur la D613, entre Parville et Perriers-la-Campagne, je me suis souvenu de l’éprouvant trajet que l’impératrice Eugénie avait dû effectuer après avoir quitté son palais des Tuileries pour aller se réfugier en Angleterre. Le 2 septembre de 1870, l’armée de son mari, l’empereur Napoléon III, est anéantie par les Prussiens dans la cuvette de Sedan. Deux jours plus tard, la république est proclamée à Paris.
- Vite, Majesté, conseille-t-on à l’ex-impératrice, il faut fuir, la foule devient menaçante.
Le 5 septembre, à cinq heures du matin, elle s’installe donc dans la calèche de son ami le docteur Evans. Les grilles de la Porte Maillot sont franchies sans encombre, direction Mantes où il faut changer d’attelage. Il est quatorze heures lorsque les fugitifs entrent dans Pacy-sur-Eure. Il s’agit, ici, de trouver une voiture plus discrète. Dans la ferme de Mme Evrad, Evans met la main sur une calèche sans âge, à la capote déchirée, et sur deux chevaux dépareillés. Un véritable équipage de romanichels ! Mais à la Guerre comme à la guerre, fouette cocher, et on arrive vaille que vaille à Évreux. Dans les rues de la préfecture, la foule qui acclame la Garde Nationale en criant « vive la République ! » ne prête pas attention à la veille guimbarde au fond de laquelle se terre l’épouse de Napoléon III. Direction Lisieux, main...
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