Avril 1949, René la Canne incarcéré à la prison de Pont-l’Évêque. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRE DE LA NORMANDIE.
Pont-l’évêque, avril de 1949.
L’autre jour, pour déjeuner, je me suis arrêté sur les bords de l’Yvie, chez les Pontepiscopiens, c’est-à-dire à Pont-l’Robert de Flers. É vêque, la ville natale de Jacques-Guillaume Thouret, ce député de la Révolution qui a eu l’idée de découper la France en départements, et celle du merveilleux auteur dramatique qu’était
En arpentant la rue Eugène-Pian, qui débouche dans celle de la Vicomté, je me suis alors souvenu de René la Canne qui, avant d’être le héros d’un film réalisé en 1976 par Francis Girod, avec une musique d’Ennio Morricone, avait été « l’ennemi public N°1 ».
Un ennemi public emprisonné à Pont-l’Évêque, dans la joyeuse prison de la rue Eugène-Pian !
Avril de 1949. Après avoir tenté un casse dans une bijouterie de Deauville, René la Canne, René Girier pour l’état civil, vient en effet d’être écroué à la maison d’arrêt de la ville qui a donné son nom à un succulent fromage à pâte molle. Mais quel étonnant personnage que ce René la Canne, ainsi surnommé depuis qu’une balle lui avait traversé une jambe et qu’il boitait bas.
- Un accident du travail, souriait-il.
C’était une manière de gentleman-cambrioleur ; il était tout aussi capable de faire main basse sur les quelques millions de francs qui sommeillaient dans les coffres de la bijouterie Van Cleef que de dévaliser l’appartement du président du conseil, Édouard Daladier. À la suite de ce fric-frac, comme il ne manquait pas de savoir vivre, il avait toutefois expressément tenu à restituer au président Daladier les enveloppes dans lesquelles il avait trouvé les salaires de son petit personnel. Bref, il vient donc d’arriver à la prison de Pont-l’Évêque, René le boiteux, et il n’en croit pas ses yeux ! Cette prison-là, c’était tout le con...
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