Le duc de Morny et Deauville. (© Patrimoine Normand)
MICHEL DE DECKER - HISTOIRE DE LA NORMANDIE.
Deauville, mars de 1865.
Chaque fois que je me rends sur les planches, les fameuses planches en bois d’azobé de Deauville, j’ai une pensée émue pour le duc de Morny, l’homme qui a eu un jour l’idée de transformer les marais de Dosville en station balnéaire. À quarante-six ans, Charles de Morny, demi-frère de l’empereur Napoléon III – ils partageaient en effet la même maman en la personne d’Hortense de Beauharnais – avait épousé la ravissante princesse Sophie Troubetzkoy, de vingt ans sa cadette. Toute belle qu’elle fût, il ne pouvait s’empêcher de la tromper. Pour l’éloigner un peu de Paris, afin de pouvoir mener sa folle vie de noceur, sans crainte d’être sous sa haute surveillance, il lui avait dit un jour, en se penchant tendrement vers elle :
- Que diriez-vous, petite fée des neiges, si je vous installais dans un petit château, en bord de mer ?
Sophie avait applaudi et son mari lui avait alors construit une merveilleuse résidence, à Deauville, à l’emplacement même où se dresse aujourd’hui le Royal.
Adorable Sophie Troubetzkoy qui, lorsque son mari mourut, le 10 mars de 1865, déclara simplement, les yeux baignés de larmes :
- Il m’a tellement trompé que je ne sais même pas si mes enfants sont de lui !
- Et si on débaptisait Deauville pour l’appeler Mornyville, en l’honneur du disparu, songèrent les élus municipaux au lendemain de la disparition de leur bienfaiteur. Non, influencé une fois de plus par son épouse l’impératrice Eugénie qui détestait son bambocheur de beau-frère, Napoléon III fit savoir qu’il ne tenait pas à ce que le nom de son demi-frère se transforme en toponyme sur la côte nor...
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