À gauche : gratte-pied du 11 rue du Perrey ; à droite : le gratte-pied du 40 rue des Sauveteurs. (Photos Françoise Amiel-Hébert © Patrimoine Normand)
Vue du Perrey en 1677. Gravure extraite du « Havre d’autrefois », due à l’abbé Hantier. |
De nos jours on est tout étonné, au détour d’un coin de rue, de se trouver nez à nez avec une construction en briques datant fin XIXe, début XXe siècle, plus ou moins bien rénovée, enchâssée dans le béton d’Auguste Perret. Au moment de la Reconstruction elles ont été jugées encore assez solides pour être réhabilitées. Six de ces immeubles portent encore à leur seuil un vestige du temps où les rues et trottoirs n’étaient pas asphaltés et où les chevaux distribuaient généreusement leur crottin : un gratte pieds, ou décrottoir.
Le quartier du Perrey au Havre
Au temps où fut construit Le Havre, à partir de 1517, il existait déjà sur une mince bande de rivage près de l’entrée du port, coincé entre remparts et galets, un village de pêcheurs, construit en bois, souvent avec les roofs de navires naufragés. On y trouvait nous dit Charles Vesque1 « il y a à peine quelques années, de misérables constructions qui étaient dignes d’abriter toute espèce de choses sauf des êtres vivants. On a de la peine à croire que, dans ces cahutes, des familles nombreuses couchent pêle-mêle sur un sol humide et boueux ».
L’endroit tire son nom des perrés, murs, épis, construits pour protéger le littoral contre les effets du ressac. Des moulins tournaient leurs ailes, des briqueteries fournissaient le matériau de construction à toutes les localités environnantes, et déjà on assemblait des embarcations sur la grève. Au fil du temps, pas moins de trois batteries (Provence, Royale et Huguenots) vinrent défendre la ville contre les agressions an...
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