Majestueuses et puissantes, les tours de la cathédrale de Bayeux sont romanes de cœur, édifiées suivant des ordres de l’Évêque Odon de Conteville, demi-frère du duc-roi Guillaume le Conquérant. Sur cette structure romane de la fin du XIe siècle, ont été plaqués - dans la seconde moitié du XIIIe siècle - de puissants contreforts - un décor partiel gothique et, surtout deux lourdes flèches, dont le poids est équilibré par ces contreforts. Sous les reprises gothiques, on aperçoit les fenêtres romanes aux deux derniers étages, sous les flèches, vision insolite d’un décor roman émergeant du « placage gothique ». (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La maison d’Adam et Éve, restaurée, actuellement, face à la salle capitulaire. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
Au bout de la rue des Cuisiniers, terme de notre promenade dans le numéro précédent, nous arrivons au pied de la cathédrale, sur le parvis…
Sur le parvis, nous voici au cœur du Bayeux médiéval. La puissante façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame nous domine avec ses tours puissantes. Elles sont à la fois massives et élancées mais elles ont surtout la particularité d’être « à l’envers » sur le plan stylistique… Le noyau des tours est en effet de style roman ; avec la crypte, les tours sont le seul vestige de la cathédrale romane consacrée le 14 juillet 1077 par l’évêque Odon de Conteville, demi-frère du duc-roi Guillaume le Conquérant. Mais, à l’époque gothique, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, de hautes flèches de pierre remplacent les toitures pyramidales sur les tours. Mais, pour contrebuter ces masses considérables de pierre, de puissants contreforts viennent étayer les tours romanes. Ceux-ci ne sontpas seuls à recouvrir ces tours. Des portails gothiques sont placés au pied des tours qui sont aussi recouvertes, jusqu’à environ deux tiers de leur hauteur, par un décor gothique : arcatures et fenêtres. Mais, dans les derniers niveaux, les fenêtres romanes apparaissent intactes, émergeant de ce décor plaqué, avant les grandes flèches de pierre, rajoutées à huit pans, flanquées de clochetons. Ce placage donne ainsi l’impression de tours construites « à l’envers » mais, sous le décor rajouté, l’œil exercé retrouve les puissantes tours d’Odon de Conteville.
Sur un dessin ancien, nous retrouvons la disposition des lieux telle qu’elle était il y a quelques siè...
Il vous reste 94 % de cet article à lire.
PRATIQUE
|
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER :NOUS SUIVREPRATIQUE
|