Restitution de l'abbaye du Valasse. Les données archéologiques et leur comparaison avec d’autres abbayes cisterciennes mieux conservées et surtout moins modifiées permettent de proposer cette reconstitution du Valasse dans son état originel. (© DAO Érik Follain)
L’abbaye du Valasse a conservé l’aspect d’un château de style classique. Du corps principal, entièrement reconstruit au XVIIIe siècle, se détachent deux ailes qui dissimulent derrière leurs façades des salles médiévales partiellement préservées. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
Évocation et restitutions de l’abbaye du Valasse, en Seine-Maritime.
Fondée selon les vœux de Waleran, comte de Meulan, et de l’Emperesse Mathilde, fille du roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc, l’abbaye cistercienne du Valasse occupe dès la seconde moitié du XIe siècle une boucle de la vallée du Commerce, entre Lillebonne et Bolbec. Ses bâtiments sont partiellement détruits pendant la guerre de Cent Ans. Des travaux de restauration et d’embellissement effacent ces blessures, en particulier sous l’autorité de l’abbé Pierre Boutren. L’abbaye du Valasse souffre également des guerres de religion. Au XVIIIe siècle le corps central des bâtiments conventuels est entièrement reconstruit. Abandonnée à la Révolution elle devient la propriété de la famille Begouen qui en fait sa résidence ; les travaux d’aménagement et la création d’un vaste parc arboré sont confiés à l’architecte Pierre-Adrien Paris. Acquise par la commune de Gruchet le Valasse dans les années 1980 l’abbaye est actuellement en travaux. Elle sera intégrée au futur parc de loisirs EANA qui ouvrira ses portes en juillet 2008.
Actuellement l’édifice est loin de correspondre à l’image que l’on se fait d’une abbaye. L’église a disparu et les bâtiments monastiques, comprenant un corps central et deux ailes en retour, ont l’aspect d’un château du XVIIIe siècle de style classique. Retrouver l’état originel de cet important établissement monastique, souvent présent dans l’Histoire normande, est devenu possible. Cette démarche de restitution complète la présentation des fouilles archéologiques dans le numéro 63 de Patrimoine Normand paru en août 2007.
Il nous faut maintenant confronter les données tirées du sol avec les sources écrites (le mérite revient aux deux historiens, Alain Avenel et Jean-Marie Cahagne, d’en avoir fait la lecture et l’analyse) et les vestiges encore en élévation (ce que l’on nomme parfois archéologie du bâti). Par ailleurs, l’architecture cister...
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