Rue Saint-Malo à Bayeux. Cette superbe façade du Grand Hôtel d’Argouges est rythmée par les horizontales des encorbellements moulurés et par les appuis de fenêtres. Les extrémités des pignons en pierre sont décorées de sculptures représentant des monstres. Les têtes de poteaux en bois sont décorées de belles sculptures sur bois. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Au début de la rue Saint-Malo, la cour de l’ancien Hôtel d’Argouges-Gratot rappelle l’ancien tracé, plus sinueux, de cette artère, le passé médiéval de cette ancienne paroisse et la présence de la famille d’Argouges aux deux extrémités de cette paroisse à laquelle elle était particulièrement attachée. Cette famille contribua à la fondation de l’église Saint-Malo. L’ombre de la fée d’Argouges plane sur ce quartier. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) |
Continuons notre découverte de cette ville normande au patrimoine monumental exceptionnel.
Bayeux conserve un patrimoine totalement préservé et tellement dense qu’on peut passer une semaine entière à le découvrir : rue, ruelles, cours et arrière-cours réservent bien des surprises, des témoignages architecturaux remontent au XIIIe siècle pour les plus anciens, mais aussi à l’époque gallo-romaine pour des éléments de remparts et au XIe siècle pour des éléments de la cathédrale. C’est une vraie « grammaire des styles » où il est possible de s’entraîner à savoir dater les édifices. Après le quartier de l’ancienne paroisse Saint-Sauveur (sur lequel nous reviendrons), découvrons maintenant un tronçon important de la rue principale : l’ancienne paroisse Saint-Malo.
Les visiteurs de Bayeux sont souvent surpris de remarquer que la rue principale, l’artère commerçante qui drainait toute la circulation sur l’axe Caen-Cherbourg, avant la construction du périphérique (le bypass) par les Anglais, à l’été de 1944, change plusieurs fois de nom. En fait, ces changements de noms successifs rappellent les anciennes paroisses maintenant disparues. Ainsi, d’est en ouest : les rues Saint-Jean, Saint-Martin, Saint-Malo et Saint-Patrice. De ces quatre églises, une seule subsiste, Saint-Patrice, les autres ont disparu, avec la période révolutionnaire.
D’après Michel Béziers qui décrit la ville dans son Histoire sommaire de la ville de Bayeux, précédée d’un discours préliminaire sur le diocèse de ce nom, publiée par J. Manoury en 1773, la ville comptait alors « 10 000 habitants, quatorze paroisses, trois communautés d’hommes et quatre de femmes, un séminaire, un hôtel-Dieu, et un hôpital général » (op. cit. p. 7). Comme on le voit, la population a relativement peu augmenté. Par rapport à d’autres villes, Bayeux était déjà une cité importante. Pour cet historien de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la paroisse Saint-Malo est alors la seconde de la ville ; elle « commence du côté de Saint-André, à la maison située vis-à-vis de celle des Religieux de Longues, et s’étend des deux cô...
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